L'artisan de la coalition

Daniel Cohn-Bendit, c'est un peu la conscience des Verts de Francfort. Depuis les années 1970, l'ancien soixante-huitard leur donne leur caractère d'avant-garde « réalo ». Les « Réalos » se sont justement ceux qui veulent détacher les Verts de leur passé gauchiste. Dans les années 1980, « Dany » et les Réalos plaidaient pour la participation au pouvoir et l'alliance avec le SPD contre la contestation à tous crins de l'aile gauche. De 1989 à 1997, alors qu'il était responsable municipal pour les « affaires multiculturelles » à Francfort, l'ancienne figure de Mai-68 avait déjà montré l'exemple. Rien d'étonnant à ce qu'il ait aussi ouvert la voie à l'alliance municipale avec la CDU. « Il a perçu très vite l'intérêt de cette coalition et, pendant des années, il a construit des relations, établi des discussions et finalement, il nous a convaincus qu'une telle alliance permettait d'être utile et de participer à la modernisation de la CDU », explique Olaf Cunitz, qui avoue avoir été d'abord sceptique avant de se ranger à l'avis de « Dany ». Cette attitude lui a valu quelques polémiques sur les bords du Main. Comme fin 2006, lors de l'élection directe du maire où, en l'absence de candidat vert, il invite les électeurs à « bruncher plutôt que voter ». Le SPD l'accuse alors de faire le jeu de la maire CDU sortante. Mais l'homme n'est pas prêt à tous les compromis, lors des élections régionales de Hesse, il s'engage fermement contre le très conservateur ministre président Roland Koch. Reste que cette expérience francfortoise d'intermédiaire au-delà des camps traditionnels pourrait un jour lui servir dans l'Hexagone. R. G.Daniel Cohn-Bendit, député europée
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