Gazprom publie un bénéfice semestriel record et obtient un paiement de Kiev

Hier soir, un peu plus de vingt-quatre heures avant l'expiration de l'ultimatum posé par Gazprom, l'Ukraine a annoncé le paiement imminent d'une grande partie des impayés que lui réclame le géant russe du gaz. Kiev a accepté de régler sa facture de gaz de novembre et décembre, pour 1,6 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros), laissant de côté pour l'heure les 450 millions de dollars (319 millions d'euros) de pénalités de retard exigés par Gazprom. «Nous n'avons pas reçu l'argent. Il est trop tôt pour dire que la question est réglée », a réagi hier dans la soirée le géant russe du gaz. Dans la journée, Gazprom avait réitéré sa menace de couper le gaz à l'Ukraine, faute du règlement intégral des 2 milliards de dollars (1,4 milliard d'euros) d'ici au 31 décembre au soir. Le russe avait même proposé à Kiev de lui verser en avance les taxes de transit du gaz destiné à l'Europe afin qu'elle puisse régler ses dettes. 80 % du gaz livré à l'Europe, qui dépend de Gazprom pour un quart de sa consommation, transite par l'Ukraine, par un réseau de gazoducs distinct de celui qui alimente les Ukrainiens. En janvier 2006, le même conflit avait perturbé les livraisons européennes. Le paiement partiel qui devait intervenir hier soir semble éloigner la perspective d'une répétition de cette crise.lourd endettementHier toujours, Gazprom a publié un résultat net part du groupe de 573,7 milliards de roubles (13,8 milliards d'euros) pour le premier semestre 2008, en hausse de 83 % par rapport à la première moitié de 2007. Ces bons résultats tiennent à la flambée du prix des hydrocarbures (le prix moyen des livraisons à l'international a bondi de 42 %) et à la déconsolidation de Gazprombank. Le numéro un mondial du gaz a cependant insisté sur l'incertitude de la conjoncture. « La direction ne peut certainement pas évaluer l'impact qu'aurait une poursuite de la dégradation de la liquidité des marchés financiers et l'instabilité croissante des marchés de change et d'actions sur l'état financier du groupe », a expliqué le groupe. Sa dette a baissé de 32 % au cours du premier semestre, à 20 milliards d'euros, grâce à la sortie de Gazprombank du bilan. Mais le groupe reste l'une des entreprises russes les plus endettées. Marie-Caroline Lopez
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