E.ON croit au maintien du nucléaire en Allemagne

La hausse vertigineuse des prix de l'énergie et la lutte contre le réchauffement climatique relancent en Allemagne le débat sur la sortie programmée du nucléaire. Hier, Wulf Bernotat , président d'E.ON, le premier groupe européen privé d'énergie, a jugé que l'opinion outre-Rhin avait une attitude " plus favorable " sur la question. Dans le même temps, il a reconnu que le statu quo au sein de la grande coalition Merkel devrait prévaloir d'ici aux élections générales de septembre 2009.L'Allemagne est la seule des pays du G8 à tourner le dos à l'énergie atomique. Angela Merkel se rend bien compte que son pays " est un peu seul au monde " avec son projet politique, datant de 2000, de fermer la dernière des dix-sept centrales nucléaires encore en activité d'ici à 2020, a estimé Wulf Bernotat devant la presse étrangère à Berlin. Pour autant, il ne lui semble pas réaliste de construire de nouvelles centrales sur le sol allemand. Au moins appelle-t-il à " faire tourner aussi longtemps que possible " les réacteurs en activité. Ceux qui devraient fermer en 2020 n'auraient servi qu'une trentaine d'années, alors qu'une durée de soixante ans serait envisageable, comme à l'étranger, fait remarquer Bernotat. Les centrales en exploitation " ne sont pas amorties, contrairement à une idée reçue ". Il importe, avant de les éteindre, d'" attendre le moment où les énergies renouvelables suffiront " à combler une source d'énergie qui compte pour 30 % environ de la production d'électricité, contre 80 % en France.Au plan politique, la droite au pouvoir (CDU-CSU) sort de sa réserve et réclame, comme son allié naturel du parti libéral (FDP), le maintien pour un certain temps du nucléaire. Le thème promet d'agiter la campagne l'an prochain. En face, l'allié actuel du gouvernement, le parti social-démocrate, voit ses rangs se fissurer. Face aux tenants du statu quo, des voix suggèrent la prolongation de la durée de vie des centrales tout en inscrivant dans la loi fondamentale l'interdiction d'en construire de nouvelles.NECESSITE D'UN ACCORD La presse allemande rapporte que les grands fournisseurs d'énergie ( RWE , EnBW ) seraient prêts à discuter avec Berlin d'un accord prévoyant d'investir dans les énergies renouvelables - au-delà des montants déjà prévus - les profits tirés de l'exploitation prolongée des réacteurs nucléaires. " Ce débat ne doit pas être mené sur la place publique ", a commenté Wulf Bernotat. Tout en ajoutant : " On a besoin d'un accord. "
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