EADS ne désarme pas sur le marché américain

La remise en jeu du contrat historique des ravitailleurs de l'armée de l'air américaine ne remet pas en question les velléités d'EADS d'augmenter sa présence sur le marché de la défense et de la sécurité outre-Atlantique. Au-delà de contrats mirifiques que son président exécutif, Louis Gallois, s'est dit assuré de remporter, le groupe européen entend réaliser une nouvelle acquisition cette année aux États-Unis dans le secteur de la défense ou de la sécurité. Déjà, en avril, le groupe européen rachetait Plant CML pour 350 millions de dollars. " EADS discute avec deux entreprises dont les activités ne sont pas sensibles aux yeux des autorités américaines ", affirme à La Tribune Marwan Lahoud, directeur de la stratégie et du marketing d'EADS. " Elles pèsent chacune près de un milliard de dollars de chiffre d'affaires." Un préambule à d'autres opérations de plus grande envergure sur des entreprises au métier plus " sensible"."L'objectif est de réaliser deux à trois acquisitions aux États-Unis d'ici à 2020", précise Marwan Lahoud. La stratégie du groupe s'inscrit dans un cadre plus large de hausse des acquisitions d'entreprises américaines d'aéronautique et de défense, par des Européens. Un mouvement facilité par la faiblesse du dollar par rapport à l'euro. Selon une étude de PricewaterhouseCoopers, ces investissements ont été multipliés par quatre en 2007 par rapport à 2006, à 6,6 milliards de dollars. Néanmoins, la moitié a été réalisée par le britannique BAE Systems, très implanté aux États-Unis. La tendance se confirme avec l'achat en cours de l'américain DRS par l'italien Finmeccanica. Les acquisitions espérées d'EADS doivent compléter les objectifs de croissance organique du groupe, qui passe par l'obtention du contrat des ravitailleurs mais aussi par la vente à l'armée de l'air de l'avion de transport militaire A400M "à l'horizon 2014-2015".UNE PRIORITE DU PLAN VISION 2020Plus gros marché mondial de la défense, les États-Unis restent la priorité du plan Vision 2020 d'EADS. Celui-ci vise à réduire la dépendance du groupe à Airbus mais aussi aux fluctuations de change grâce à un surcroît d'activité en zone dollars. EADS entend doubler son chiffre d 'affaires d'ici à 2020, à 80 milliards d'euros avec une répartition à 50-50 entre Airbus et les activités de défense et de sécurité, moins cycliques. L'européen imite en ce sens le modèle de Boeing.
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