BNP Paribas, une marche triomphale

Quatrième en 2004, première en 2005 : la montée en puissance de BNP Paribas dans les activités de banque-conseil a des allures de marche triomphale. D'autant qu'avec plus de 133 milliards de dollars de transactions recensées par Thomson Financial en 2005, la banque française ne laisse aucune chance à ses suivantes. Deuxième, Goldman Sachs affiche 95,4 milliards de transactions et Morgan Stanley, troisième, 83,9 milliards. Le top 5 reste donc toujours aussi disputé, avec certains qui frappent à la porte. Concurrence. "Lehman progresse : nous sommes 7es en 2005. L'année a effectivement été très active, avec pour nous l'annonce de dix opérations au seul mois de décembre. Cela traduit l'investissement que nous avons fait sur ce marché, avec l'objectif de figurer de manière régulière parmi les cinq premières banques-conseils de la place", plaide Jérôme Calvet.En attendant, rue d'Antin, la satisfaction est forcément de rigueur. Le classement 2005 traduit la réussite du modèle de banque universelle voulu par Michel Pébereau lors de la fusion de la BNP avec Paribas, illustrant aussi la puissance de l'établissement sur son marché domestique. De la même façon, Citigroup, aux États-Unis, ou encore la Deutsche Bank, outre-Rhin, affichent de solides positions sur leurs marchés respectifs. "Nous disposons d'une plate-forme centrale très solide, basée à Paris et non pas à Londres comme pour d'autres banques-conseils. Cela nous permet d'occuper la position qui est la nôtre. La direction générale du groupe est bien sûr présente auprès des clients et suit avec attention leurs projets qui sont gérés par une équipe de banque d'affaires expérimentée, permettant à BNP Paribas d'être un acteur de premier plan en banque d'investissement et pas seulement en banque de financement. Le marché sait que BNP Paribas est très présente dans les métiers du conseil et qu'elle dispose de toutes les compétences pour accompagner les opérations, en France comme à l'étranger", explique Thierry Varène, responsable des activités de corporate finance chez BNP Paribas. Pour lui, il est clair que l'établissement a gagné ses galons de banque-conseil de premier plan. "Le marché a changé d'attitude en 2005 vis-à-vis des acquéreurs, en passant d'une méfiance quasi systématique vis-à-vis des fusions-acquisitions à une réaction positive face à des annonces. Le phénomène a commencé avant l'été et a clairement été illustré dans cas de Pernod-Ricard. Dans ce contexte où les entreprises sont à nouveau en quête de croissance, notamment à l'international, BNP Paribas a profité de ses relations étroites, anciennes et durables entretenues avec les entreprises françaises. Au moment de lancer une opération, beaucoup d'entre elles se sentent à l'aise avec notre banque à leurs côtés."Marge de progression. À l'échelle européenne, avec 103 opérations au compteur et un volume de transactions de 193,2 milliards de dollars, la banque française dispose encore d'une marge de progression et doit transformer l'essai. Ce qui lui demande de consolider son dispositif. "Nous avons beaucoup investi à l'étranger au cours des dernières années, notamment en Allemagne, Italie, Espagne ou encore au Benelux. Cela prend du temps de devenir un leader sur d'autres marchés que le sien, mais BNP Paribas est déjà un acteur solide sur le marché européen. Nous avons bien sûr l'intention d'y conforter nos positions", affiche avec confiance Thierry Varène. Symboliquement, BNP Paribas, pour les opérations annoncées en Europe, s'intercale entre Lazard et Rothschild. Un marché dynamique en 2006 pourrait l'aider à bousculer l'ordre établi.P. H.
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