Les négociations entre l'Écureuil et la Caisse des dépôts se précisent

Les négociations ont pris un tour nouveau sur le dossier Natixis entre les dirigeants de la Caisse Nationale des Caisses d'Épargne (CNCE) et ceux de son actionnaire à 35 %, la Caisse des dépôts. On explique dans l'entourage de l'Écureuil que les discussions sont officielles depuis ce week-end. L'objectif est de parvenir à un terrain d'entente entre les deux parties sur la création de Natixis, fruit du rapprochement d'un certain nombre d'activités des Banques Populaires et de l'Écureuil, avec en bonne place la banque de financement et d'investissement, mais aussi la gestion d'actifs. Or on sait que la Caisse des dépôts est hostile à ce projet qu'elle juge déséquilibré en termes d'apport d'actifs au détriment des Caisses d'Épargne. Elle estime aussi que l'opération lèse ses intérêts patrimoniaux. La Caisse des dépôts s'est déjà mise en ordre de marche pour porter l'affaire en justice si elle le souhaite. Elle a sollicité, en vertu du pacte d'actionnaires, une procédure de conciliation qui expire ce lundi. Jeudi dernier, en présentant les résultats de la Caisse, Francis Mayer, son directeur général, a précisé qu'il ne s'agissait pas d'une date butoir en insistant sur le fait que désormais "la balle était dans le camp des Caisses d'Épargne".Le cas de la CNP. Les discussions entre les deux parties vont donc entrer dans une phase beaucoup plus active, même si, depuis plusieurs semaines, Nicolas Mérindol, directeur général de la CNCE et Dominique Marcel, le numéro deux de la Caisse, se voient régulièrement. "Lorsqu'ils parviendront à une base de discussions partagée, Francis Mayer et Charles Milhaud se rencontreront", explique une source proche du dossier. Reste à savoir quelle tournure vont prendre les discussions. Car, sur le projet industriel tel qu'il se présente, il n'est pas question aux Caisses d'Épargne d'en revoir les contours. En revanche, sur le volet financier, le dialogue est ouvert. "Il faut d'abord valoriser la CNCE et, par là même, la participation de la Caisse des dépôts et, ensuite, passer à l'étape suivante : valoriser la prime de contrôle de la Caisse qui détient la minorité de blocage", indique cette même source. Au total, les intérêts patrimoniaux de la Caisse pourraient être valorisés entre 6 et 8 milliards d'euros.Au chapitre des discussions, le cas de la CNP, détenue à 36,5 % par la Caisse des dépôts et à 35,5 % par Sopassur contrôlée par La Poste et l'Écureuil, sera lui aussi abordé. Les Caisses d'Épargne distribuent les contrats d'assurance-vie de la CNP et, pour l'heure, elles ne montrent pas le signe de vouloir changer de cap. Nicolas Mérindol se contente de dire que"tout prolongement des accords avec la CNP une fois parvenus à échéance s'accompagneront d'une renégociation des conditions commerciales".Si les négociations entre la CNCE et la Caisse des dépôts ne parviennent pas à déboucher sur un accord, Francis Mayer se réserve le droit de faire jouer son droit de veto ou d'entamer des actions en justice pour bloquer le projet. Du côté des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires, on ne se prive pas de dire que ce n'est pas la vocation de la Caisse de bloquer un projet industriel qui a du sens.Dominique Mariette
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