Munich Ré donne naissance au second assureur direct allemand

Le groupe Munich Ré, numéro un mondial de la réassurance, vient de donner naissance à un nouveau géant dans l'assurance allemande directe. Le réassureur a décidé de regrouper au sein d'un holding baptisé Ergo Versicherungsgruppe AG, basé à Düsseldorf, quatre des sept filiales d'assurance. La nouvelle entité, dotée d'un capital de 3,7 milliards de marks, réunira la compagnie Victoria (spécialisée dans les assurances dommages et vie) dont Munich Ré est le premier actionnaire avec une participation directe et indirecte de 23,5 %, avec son autre filiale, la Deutsche Automobilschutz Allgemeine Rechtschutzversicherung (DAS), dont elle détient 12 % du capital. DAS est le numéro un européen dans le domaine de la protection juridique. Est aussi concernée la Hamburg-Mannheimer (contrôlée à hauteur de 80 %) et DKV (numéro un de l'assurance maladie), que Munich Ré s'est offerte l'an dernier en échangeant des participations avec Allianz pour détenir 60 % du capital. Hamburg-Mannheimer est le deuxième groupe allemand dans l'assurance vie et l'assurance accident. Le nouvel ensemble prendra le deuxième rang du marché allemand de l'assurance aux particuliers et aux petites et moyennes entreprises en affichant un total de primes brutes de 21 milliards de marks et un résultat net évalué à 380 millions de marks. Munich Ré devrait détenir une nette majorité de la nouvelle structure, avec 55 % à 60 % ; le tour de table devrait par ailleurs se répartir entre Victoria, avec environ 40 % du capital, et Hamburger-Mannheimer/DKV avec le solde. Chaque compagnie conservera son indépendance et ses réseaux propres mais bénéficiera de l'effet de taille dans un certain nombre de domaines. Au bout de deux exercices de transition, Munich Ré estime que cette fusion devrait permettre d'économiser au moins 150 millions de marks par an de coûts de structure, sans compter les synergies possibles en matière d'achats et de logistique, notamment informatique. « Nous voulons conserver notre stratégie des quatre marques, la concurrence étant souhaitée dans le secteur », indique un porte-parole du réassureur munichois. Accord attendu. L'opération est encore suspendue au feu vert de l'office allemand des cartels. Son accord ne devrait pas poser de problème, estime-t-on à Munich, la nouvelle entité ne détenant que 8 % du marché allemand de l'assurance. L'opération semble une bonne affaire pour Munich Ré. Le réassureur ne débourse pas un mark puisqu'il s'agit en fait d'un reclassement de ses participations. Il réduit sa part dans Hamburg-Mannheimer tout en montant majoritairement dans Victoria. L'intégration de cette dernière lui permet également d'augmenter de 8,4 milliards à 46,6 milliards de marks sa collecte de primes brutes, et donc de réduire sa dépendance des activités de réassurance, très volatiles. A l'avenir, les activités de réassurance et l'assurance contribueront à peu près à un montant égal dans son chiffre d'affaires, ce qui devrait à terme améliorer ses résultats. Munich Ré estime que la fusion va provoquer une hausse de 5 marks environ de son bénéfice par action. Sur l'exercice clos au 30 juin 1996, celui-ci avait atteint 140 marks. La Bourse a d'ailleurs salué l'opération vendredi. Le titre Allianz a également gagné du terrain. Avec 75 milliards de marks de primes brutes, ce dernier demeure le numéro un incontesté en Allemagne. Allianz détient par ailleurs un quart du capital de Munich Ré. Ses actionnaires, qui seront réunis jeudi à Munich, devraient s'en féliciter. Bénédicte de Peretti, à Munich
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