ASIE + Les banques japonaises se délestent de la dette d'Eurotunnel

Les banques japonaises accélèrent leur sortie du dossier Eurotunnel. Selon les informations publiées hier par le quotidien économique Nihon Keizai Shimbun, sept des dix grandes banques commerciales nippones ont, en effet, vendu la totalité de leurs créances sur le concessionnaire du tunnel sous la Manche, ce que plusieurs d'entre elles ont, d'ailleurs, confirmé. Il s'agirait de la Sanwa Bank, de la Dai-Ichi Kangyo Bank, de la Sakura Bank, de la Fuji Bank, de l'Asahi Bank, de la Sumitomo Bank et de la Hokkaido Takushoku Bank. L'Industrial Bank of Japan, l'une des plus importantes banques de crédit à long terme de l'archipel, serait également sortie du pool des créanciers. « Nous nous sommes totalement retirés de la dette d'Eurotunnel », confirmait, sans autre détail, un porte-parole de la Dai-Ichi Kangyo Bank cité par l'AFP, tout en précisant « ne pas pouvoir révéler la date de cette vente ni le montant, ces transactions mêlant d'autres institutions financières ». « Ce que je peux confirmer est que nous avons vendu des créances », indiquait, de son côté, un porte-parole de la Fuji Bank. « Des rumeurs circulent, mais nous ne souhaitons pas faire de commentaire sur ce point », expliquait-on ailleurs. Enfin, au siège de l'Asahi Bank, on confirmait ces cessions de créances. Contraintes réglementaires. Ces opérations entrent dans le cadre du retrait en bon ordre, amorcé depuis plusieurs mois, des banques japonaises du dossier Eurotunnel dont elles étaient au départ les principales créancières, avec une quinzaine de milliards de francs d'engagements représentant environ 20 % de la dette du groupe. Un retrait qui répond notamment à des contraintes réglementaires spécifiques au Japon, touchant plus particulièrement aux règles de provisionnement et aux restrictions imposées aux banques nippones en matière de participations industrielles (or, le plan de restructuration prévoit la transformation d'une partie de la dette d'Eurotunnel en capital). Résultat, de trente-sept en 1995, elles ne seraient plus aujourd'hui qu'une poignée impliquées, huit selon certaines sources, parmi lesquelles trois grandes banques commerciales : la Tokyo-Mitsubishi Bank, la Tokai Bank et Daiwa Bank. Au total, les créances de ces dernières ne seraient plus désormais que de l'ordre de 4 milliards de francs. Décotes. Selon certaines informations, ces cessions ont été réalisées avec une décote de l'ordre de 40 à 45 % de la valeur nominale des créances, ce qui cadre avec les chiffrent circulant généralement sur le cours de la dette d'Eurotunnel sur le « marché gris ». Des institutions financières américaines et européennes, dont Lazard Frères et Bankers Trust, se seraient portées acquéreurs de ces créances, comme elles l'ont d'ailleurs déjà fait dans le passé. (Avec AFP)
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