Les Banques Populaires étendent leur offre sur les PME

Banquier d'une PME sur trois, les Banques Populaires continuent de concentrer tous leurs efforts sur cette cible. Partant du constat que les PME sont les plus mal servies en matière de services bancaires et que les établissements de crédit les limitent trop souvent aux seules opérations classiques, le réseau des banques régionales a décidé, il y a dix-huit mois, de regrouper sous un holding commun baptisé Banques Populaires Ingénierie SA, six filiales couvrant l'ingénierie sous toutes ses formes (financière, sociale, patrimoniale, internationale et la connectique bancaire). L'objectif affiché consiste à se doter d'une approche globale de l'entreprise. Ces six filiales représentent un outil à la disposition des chargés d'affaires des banques qui, lorsqu'ils diagnostiquent un problème, peuvent faire appel à des spécialistes. Sachant que, pour avoir une relation de confiance et de proximité, le client a besoin d'avoir un seul interlocuteur. Ce recentrage a concerné, à des degrés divers, toutes les filiales. Ainsi, Interépargne, jusqu'alors très axée sur les grandes entreprises (Shell, Carrefour, Accor, EDF) détenant ainsi 21 % du marché français de l'épargne salariale, a mis au point de nouveaux produits plus directement destinés aux petites entreprises. Les mesures Juppé permettant de débloquer deux années d'épargne salariale n'ont pas trop pesé sur le bilan de la société, qui gère 26 milliards de francs. Sur 8 milliards de capitaux rendus d'un seul coup disponibles, 800 millions sont sortis. Ce montant pourrait être doublé d'ici au 30 septembre. De l'investisseur classique au partenaire Au-delà de l'ingénierie sociale, les Banques Populaires veulent jouer un rôle dans le capital-investissement. Le défi n'est pas simple puisqu'il s'agit d'allier le métier d'investisseur classique, qui recherche de la rentabilité, avec celui de véritable partenaire. Ainsi, la Spef a clarifié son offre en matière de capital-risque, distinguant bien la participation financière stricto sensu de l'accompagnement dans le cadre d'une relation durable banque-entreprise. « Dans ce cas, nous sommes moins exigeants, en terme de sortie et en terme de taux de rendement. En revanche, lorsque nous investissons avec des fonds provenant de banques ou de partenaires français ou étrangers, nous nous comportons comme un investisseur classique et, dans ce cadre, nous avons des objectifs de rentabilité à moyen terme », explique Alain Bonnot, président du directoire de Banques Populaires Ingénierie. Sur 1,3 milliard de fonds collectés gérés par la Spef, 600 millions concernent des fonds d'investissement capitaliste, 550 millions des fonds d'accompagnement. L'an dernier, la Spef a investi 160 millions de francs - contre 115 millions en 1994 - répartis sur une soixantaine d'investissements. Cette année, Alain Bonnot table sur un investissement de 200 millions, et de 300 millions d'ici à 1998. « Le premier semestre permet de penser que nous parviendrons à cet objectif. » Certes, les résultats sont encore modestes. L'an dernier, le bénéfice net consolidé s'est établi à 31,5 millions, faisant ressortir un taux de rendement de 3,84 %, compte tenu de la valeur de Banques Populaires Ingénierie de 820 millions. L'objectif est d'atteindre une rentabilité de 6 % en 1998, avec un résultat net de 50 millions et de 7,5 % en 2000. Nathalie Brafman
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