Sans faire de bruit, Scutum est passée, en vingt ans, du stade de petite société régionale à celui d'un groupe à dimension nationale et bientôt internationale. Créée en 1990 par le père de l'actuel dirigeant, Scutum a su s'imposer sur le marché très atomisé des intégrateurs de systèmes de sécurité pour la protection des biens et des personnes. Notamment en s'appuyant sur une stratégie de croissance externe et organique. « Depuis que mon père a racheté la société lilloise de télésurveillance, nous avons toujours travaillé en binôme au développement de l'entreprise », explique Franck Namy, président du directoire de Scutum, aujourd'hui basé en région parisienne. Une permanence du management inscrite dans les gènes de la société qui a triplé ses effectifs en dix ans pour atteindre six cents collaborateurs. Une forte augmentation du nombre de salariés nécessaire pour accompagner le développement de l'entreprise qui, sur la dernière décennie, a aussi triplé son chiffre d'affaires pour passer de 25 millions d'euros à plus de 75 millions en 2009.Un beau succès pour cette entreprise qui, à ses débuts, n'avait qu'une dimension régionale. « Pour qu'elle puisse gagner une place significative au niveau national, nous avons procédé au rachat d'une quinzaine d'entreprises entre 1989 et 2003, précise Franck Namy. Ces acquisitions nous ont permis à la fois de renforcer notre réseau, mais surtout de développer de nouveaux services. » Scutum propose désormais un panel représentatif des différents métiers liés à la sécurité et à la sûreté, aussi bien pour les biens que pour les personnes. « Nous sommes le premier acteur français sur ce marché, se félicite Franck Namy. Que nous soyons une entreprise familiale et indépendante, un ?pure player?, nous donne un réel avantage pour nous lancer à l'international, une évolution soutenue par notre forte capacité d'innovation. »« efforts d'innovation »En effet, Scutum dispose d'un centre de recherche en propre basé à Rouen (Seine-Maritime). Le Scutum Labs, doté de 1 million d'euros d'investissements par an, est un des grands atouts de l'entreprise. « Tous nos efforts d'innovation y sont concentrés que ce soit sur les TIC [technologies de l'information et de la communication], l'informatique ou la vidéo avec deux vecteurs clés : la vidéosurveillance et la géolocalisation », explique Franck Namy. Et les applications ne manquent pas, des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer à la surveillance de navires (de plaisance ou commerciaux). Le port du Cap d'Agde vient d'ailleurs de signer un contrat avec Scutum pour la surveillance de ses trois mille anneaux. Et pour les collectivités, Scutum a breveté un système de capture d'images et de transfert par wi-fi à partir de dômes mobiles. Baptisé EasyDome, ce système est conçu pour les petites et moyennes municipalités et actuellement testé en Belgique. Fort de ces atouts technologiques, Scutum compte profiter de son avance pour attaquer d'autres marchés, notamment en Europe. « Nous sommes à la recherche de cibles de croissance externe, confirme Franck Namy. Dans un premier temps sur le marché européen, plus adapté à nos moyens. Nous regardons vers le Royaume-Uni... » Mais pour cela, l'entreprise pourrait avoir besoin de faire appel à un ou des partenaires stratégiques.

latribune.fr

31 Jan 2010, 23:50

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