Le risque a changé de camp, au détriment des pays industrialisés

C'est proprement incroyable. Aux yeux des investisseurs internationaux et du microcosme de Davos, ce sont désormais les pays industrialisés qui concentrent les risques, alors que les émergents, Chine en tête, inspirent la confiance parce qu'ils semblent plus stables. Des risques financiers sur leur dette souveraine, à cause de leurs finances publiques profondément détériorées par la récession. Des risques sociaux, avec la crainte de voir de violentes émeutes comme celles qu'a connues la Grèce l'année dernière, à cause des programmes de réduction massive des dépenses publiques qui sont à l'oeuvre. Des risques politiques, enfin, comme le souligne un chef d'entreprise indien : « Les tentations populistes et protectionnistes, c'est au Nord qu'elles existent aujourd'hui. »Un retournement complet qui s'est illustré par les débats du forum 2010, où l'on a vu les dirigeants européens se succéder dans le Centre de congrès pour tenter de rassurer l'assistance sur leur détermination à « mettre leur maison en ordre », comme l'a dit le Premier ministre grec, Papandréou, et à poursuivre les réformes. Il y a dix ans, c'était au contraire les chefs de gouvernement du Brésil, de l'Argentine ou d'Asie qui faisaient ces promesses pour convaincre entreprises et détenteurs de capitaux... Cette migration des risques s'explique par le spectaculaire découplage de l'économie mondiale que la crise a provoqué : une récession comprise entre ? 2 % et ? 6 % pour les grands pays riches pour l'année 2009, quand la Chine affiche un formidable 8,7 %. À y regarder de près, il y a pourtant un danger nouveau qui apparaît chez certains émergents ; c'est la surchauffe économique et son corollaire, la poussée d'inflation, évoquée par Zhu Min, dirigeant de la banque centrale de Pékin. Christine Lagarde, la ministre de l'Économie française, résume ainsi l'état de la planète en ce début d'année : risque de surchauffe économique chez les émergents, risque de surchauffe sociale chez les industrialisés. e. i. et f. l.
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