Contrôle du crédit contre les bulles spéculatives

C'est le défi qui attend les pilotes de l'économie mondiale : prévenir la formation de bulles spéculatives qui, lorsqu'elles explosent, ravagent la finance et l'économie réelle. Jusqu'ici, la doctrine Greenspan ? ex-patron de la Federal Reserve ? voulait que l'on n'intervienne qu'après l'explosion, et pas avant. Cette stratégie a bien fonctionné pour traiter le krach Internet, mais elle n'a pas été efficace contre la « superbulle » de 2005-2008. Faut-il alors relever les taux d'intérêt dès que l'on distingue les premiers signes d'inflation dans le prix des actifs ? Cette stratégie permettrait de contenir l'économie spéculative, mais elle aurait l'inconvénient de pénaliser indûment l'économie productive. D'où l'idée développée par Adair Turner, le patron de la Financial Services Authority britannique (FSA) : revenir au contrôle du crédit, qui a été abandonné par la plupart des pays industrialisés il y a vingt-cinq ans, au profit du pilotage par les taux d'intérêt. Il s'agirait de fixer, deux fois par an par exemple, une limite à la croissance du crédit. La Chine dispose d'un tel outil, et elle s'en est plutôt bien portée. Les banques chinoises ont distribué 9.590 milliards de yuans (966 milliards d'euros) en 2009, et, sur décision des autorités soucieuses d'éviter la surchauffe, elles n'en octroieront que 7.500 milliards yuans (773 milliards d'euros) en 2010, Bien sûr, le contrôle du crédit ne pourrait se faire que sur une base nationale. C'est l'inconvénient de l'instrument. Il fonctionne en Chine parce que le pays contrôle aussi les capitaux qui entrent, la monnaie n'étant pas convertible. e. i. et f. l.
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