Les chamailleries s'intensifient autour de la représentativité patronale

Dans le monde patronal, la tradition veut qu'il y ait une « grande » organisation, le Medef, et ses deux « petites » soeurs, la CGPME et l'UPA (artisanat). Forte de son droit d'aînesse, la première mène généralement la danse dans les négociations sociales. Et dispose, dans les instances paritaires, de trois sièges sur les cinq dévolus aux organisations patronales, la CGPME et l'UPA se contentant d'un siège chacune. Mais cette répartition des rôles est aujourd'hui contestée.Dernier exemple, la bataille larvée que mène la CGPME à l'encontre du Medef. Dès la création, début 2009, des « instances paritaires régionales » (IPR) de Pôle emploi, où patronat et syndicats veillent à la bonne application de la convention d'assurance chômage sur le terrain, la CGPME revendique de récupérer deux sièges dans des régions où elle s'estime très impliquée. Après tractations, un accord est trouvé dans dix régions. Dans les autres, Dominique-Jean Chertier, le président (Medef) de Pôle emploi, a entériné le statu quo. Mécontente, la CGPME étudie, ce lundi, l'opportunité de contester en justice cette décision. En arguant de l'absence de textes officiels définissant la répartition des sièges entre organisations. Parallèlement, la CGPME n'hésite pas à empiéter sur les plates-bandes de l'UPA en demandant la reconnaissance de sa représentativité dans le champ de l'artisanat. Déboutée d'une demande similaire en 2005, elle espère bien, cette fois, obtenir gain de cause. L'UPA n'est pas en reste pour bousculer les situations établies. Après le refus du Medef et de la CGPME de négocier sur le dialogue social dans les TPE, elle a, dans une initiative inédite, réuni les organisations syndicales le 20 janvier pour rédiger une lettre commune adressée au gouvernement. Enfin des petits nouveaux, comme le patronat de l'économie sociale (Usgeres) qui a réalisé près de 20 % des voix aux prud'homales fin 2008, aimeraient voir leur rôle accru.difficultés techniquesPour l'instant, le débat sur la représentativité patronale reste au stade des chamailleries. Il n'est pas question de lancer une réforme comme celle en cours dans le camp syndical. Le Medef n'y est pas favorable. Et de nombreuses difficultés techniques se posent pour mesurer le poids de chacun. Mais le débat pourrait surgir plus vite que prévu. Le patronat de la métallurgie a prévu d'en faire le thème central de sa convention annuelle le 18 mars. Une intiative que le ministère du Travail regarde d'un oeil favorable, même s'il ne veut pas donner l'impression d'intervenir dans un dossier sensible à cinq mois de l'élection à la présidence du Medef. Agnès Laurent
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