L'accord de Copenhague passe difficilement son premier test

L'essentiel avait déjà été annoncé à Copenhague lors de la décevante conférence sur le climat en décembre. Il n'empêche, plusieurs grands pays ont joué le jeu consistant à communiquer à l'ONU, avant qu'expire la date butoir du 31 janvier, leurs objectifs nationaux de réduction de gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2020. L'accord obtenu à l'arraché à Copenhague avait fixé cette exigence aux pays industrialisés. Les pays en développement, eux, étaient censés communiquer les détails de leurs plans d'action volontaires pour infléchir la hausse de leurs rejets. Ces derniers jours, les annonces se sont succédé parmi les grands pays industrialisés (États-Unis, Europe, Australie...). Parmi les émergents, le Basic (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine) a promis le 24 janvier de respecter la date butoir. L'Inde a réitéré son engagement dimanche.« un accord sérieux »L'échéance du 31 janvier, que l'ONU a pris soin de relativiser il y a peu par crainte qu'elle ne soit pas tenue, avait valeur de symbole pour l'accord de Copenhague, au statut juridique incertain. Les communications des pays doivent permettre de « souligner que c'est un accord sérieux », a estimé la semaine passée l'économiste Nicholas Stern.Pour autant, rien n'est joué. « Les pays s'engagent plutôt sur le bas de leur fourchette, comme on le voit pour l'Europe, et posent des conditions pour améliorer leur offre », explique Stéphane Hallegate, économiste pour Météo France et membre du Giec (les scientifiques de l'ONU). Résultat : au lieu de maintenir sous le seuil de 2 °C la hausse de la température moyenne mondiale prévisible d'ici à la fin du siècle (par rapport aux niveaux préindustriels), les objectifs qui ont été déclarés dessinent une trajectoire d'au moins 3 °C. « Il faudrait qu'à partir de ces engagements les négociations reprennent et permettent des objectifs plus ambitieux, avec une répartition équitable des efforts entre pays », déclare Stéphane Hallegate. Mais rien ne garantit qu'un nouvel élan politique sera trouvé. Depuis Copenhague, le doute sur les conclusions du Giec, qui a admis certaines approximations dans son dernier rapport, n'a cessé de s'amplifier un peu partout dans le monde. Laurent Chemineaules objectifs qui ont été déclarés dessinent une trajectoire de hausse d'au moins 3 °C de la température moyenne mondiale prévisible d'ici à la fin du siècle.
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