La tendance baissière rebat les cartes du consensus

Depuis le début de la crise, pronostiquer les tendances des marchés s'avère être un exercice périlleux. Il faut dire que les circonstances exceptionnelles des deux dernières années ont plus que jamais brouillé les cartes.Les analystes financiers tablaient, l'an dernier à la même époque, sur une faillite généralisée des entreprises dans un contexte d'assèchement du marché de crédit. L'apocalypse n'a finalement pas eu lieu et la fin du monde non plus. Rassurés sur ce point, les marchés ont alors entamé un spectaculaire rebond qui a poussé certains à envisager, au moins un temps, un CAC 40 à 4.500 points fin 2009. Mais comme souvent, le marché a ses raisons que la raison elle-même ignore. Certes, il y a encore un mois, les indices cassaient des plus-hauts annuels. Mais ils étaient encore loin des prévisions un peu trop enthousiastes de l'automne dernier.bons signauxEt l'histoire tend à se répéter une fois encore en ce début d'année. Car les pronostics qui prévalaient il y a un mois ont désormais fait long feu. « Dans l'ensemble, le consensus tablait sur une hausse continue au premier trimestre et une tendance plus modérée à compter du deuxième trimestre » résume Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions Europe chez Dexia, qui tablait plutôt en décembre sur une consolidation en début d'année. Il n'était certes pas le seul, certains redoutant une consolidation au moment où les résultats des sociétés seraient impactés par la relance des investissements nécessaires pour répondre aux premiers signes de la reprise.Or, la tendance baissière de ce début d'année tend à montrer que les attentes du marché sont assez dispersées. Celui-ci est resté jusqu'ici sourd aux bons résultats des entreprises américaines, comme en a témoigné la réaction des investisseurs à la publication des résultats de Microsoft jeudi. Par ailleurs, les bons signaux économiques, confirmant un peu plus la reprise, ne lui suffisent plus. « Le marché joue actuellement le rôle du père la vertu, résume Frédéric Buzaré. Il veut une feuille de route crédible pour 2010 et tend notamment à être plus exigeant en matière de déficits publics. » En outre, « il se montre très attentif à la mécanique chinoise qui a sorti l'économie mondiale de l'ornière, mais il redoute qu'un resserrement des conditions monétaire en raison de la surchauffe actuelle ne conduise à briser la croissance », ajoute l'expert de chez Dexia. En clair, rasséréné, le marché est aujourd'hui très attaché à un juste équilibre entre croissance et inflation. Une rigueur qui laisse à penser que, contre toute attente, le scénario 2010 ne va pas se jouer uniquement sur la reprise. Il reposera également sur la gestion des risques économiques qui pèse indirectement sur celle-ci.
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