La multiplication des vols de métaux perturbe l'activité industrielle

Conséquence de la nouvelle flambée des cours des métaux ferreux et non ferreux comme le cuivre, le plomb, le zinc et l'acier, les vols se multiplient le long des voies ferrées, des autoroutes, sur les chantiers perturbant l'activité économique, le transport des hommes et des marchandises. « À plus de 10.000 dollars la tonne, le cuivre a vu son prix tripler en deux ans », explique Pierre Gattaz, le président du Groupement des fédérations industrielles (GFI).Apparu en 2006, ce phénomène s'est accentué jusqu'en 2008 avant de s'essouffler en 2009 avec la récession. Mais il reprend de la vigueur avec la reprise. En 2010, plus de 10.000 vols ont été observés, soit le double de 2009.Il n'y a pas que des affaires spectaculaires. Le vol récent de 46 bobines de cuivre dans un entrepôt de la SNCF dans le Val-de-Marne fait partie de celles-là. Il y aussi les petits délits misérables comme le vol d'ornements funéraires dans les cimetières. Et ceux qui peuvent avoir des conséquences très graves sur la santé publique. C'est le cas des disparitions subites des plaques d'égouts. Mais il n'y a pas que la SNCF et les directions des routes départementales qui subissent ce phénomène dont le coût est difficile à chiffrer. C'est également le cas de nombreux secteurs industriels, déjà confrontés à une envolée des prix des matières premières consécutive à la pénurie de ressources. Sans être alarmiste, la CGPME a déjà entendu ses adhérents se plaindre. « Plutôt que moderniser son outil de production, un sous-traitant automobile a dû agrandir ses locaux pour protéger ses lingots de cuivre », explique Frédéric Grivot à la CGPME qui déplore aussi des chapardages de bois précieux.Société de gardiennageLe bâtiment n'est pas épargné. « Les vols de matériel et d'outillage sont devenus monnaie courante sur les chantiers. Tout ce qui est en fonte ou en cuivre disparaît : les évacuations des eaux pluviales, les tuyaux de descente même les colliers de serrage ! Tant que le logement n'a pas été livré, tous les dommages sont à la charge des entreprises qui doivent se partager les services d'une société de gardiennage pour se protéger », explique Patrick Liébus, le président de la chambres des artisans et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), regrettant le coût élevé des assurances qui, par ailleurs, ne prennent pas en charge l'intégralité du préjudice.De leur côté, les pouvoirs publics tentent de s'attaquer aux receleurs. Début février, Bercy a publié un décret au « Journal officiel », qui abaisse de 3.000 à 500 euros maximum les paiements en espèces de métaux ferreux et non ferreux. Fabien Piliu
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