La Grande-Bretagne et la Turquie clouent l'A400M au sol

Londres n'est pas en capacité d'engager les fonds prévus pour des raisons budgétaires. Ankara continue de négocier âprement. Décidément, l'A400M semble être né sous une mauvaise étoile. Jusqu'à la signature du contrat entre Airbus et les États clients, le programme le plus emblématique de l'Europe de la défense de ces vingt dernières années aura tout enduré : retards, lâchage, légèreté, trahisons, marchandages... Après avoir longuement attendu que l'Allemagne donne, enfin, en janvier son feu vert à l'avenant du contrat, c'est au tour de la Grande-Bretagne et de la Turquie de traîner les pieds. Ce qui bloque le lancement officiel du programme avec la signature entre les sept pays clients de l'A400M et l'Organisme conjoint de coopération en matière d'armement (Occar), une organisation européenne, qui en a la maîtrise d'ouvrage. Officiellement, aucune date n'est fixée pour cet événement, qui pourrait se dérouler soit à Séville, soit à Toulouse.Qu'est-ce qui bloque en Grande-Bretagne et en Turquie ? Selon des sources concordantes, ces deux pays ont dû mal à mettre en place le mécanisme d'avances remboursables, Export Levy Facility (ELF), gagées sur les futures exportations de l'appareil, évaluées à 400 exemplaires selon Airbus Military (AMSL). Pour des raisons budgétaires, Londres n'est pas en capacité pour le moment à engager pour l'heure les fonds prévus et Ankara continue de négocier durement avec AMSL, explique-t-on à « La Tribune ». Pour autant, il n'y a pas de raison de s'inquiéter, assurent plusieurs sources. « Cela ne remet pas en cause le programme même si c'est gênant. »L'Allemagne a mis en place un mécanisme identique à la France, via la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), qui joue le même rôle que la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui avançait 400 millions d'euros pour les avances remboursables de l'A400M. Le principe des ELF avait été validé le 5 novembre 2010 entre Airbus et les sept pays clients. Ces derniers ont accepté de prendre à leur charge 2 milliards sur les 5,2 milliards de surcoûts générés par le programme et d'accorder 1,5 milliard supplémentaires via des avances remboursables dans le cadre du système ELF.« Heureusement, il y a la réalité industrielle : l'avion poursuit son développement, la production est en marche », rappelle un responsable d'Airbus. L'A400M a effectué mi-février ses premiers essais de ravitaillement en vol. Michel Cabirol
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