... mais leur correction pourrait devenir plus aisée

Préoccupés par la persistance des déséquilibres économiques mondiaux (excédents ou déficits excessifs des balances courantes, fortes réserves de change...), les grands dirigeants de la planète cherchent depuis des mois dans le cadre du G20 à s'attaquer à leurs racines. Et à prévenir ainsi toute réplique de la crise qui a plongé la planète dans la récession en 2009. Or avec la montée de l'inflation, et ses effets sur les politiques de change et monétaires des grands pays émergents exportateurs (voir article ci-dessus), leur tâche va peut-être s'en trouver facilitée. La forte appréciation de nombreuses devises émergentes est un facteur important de réduction des déséquilibres économiques mondiaux. La hausse du yuan chinois, du ringgit malais ou encore du real brésilien renforce le pouvoir d'achat de ces devises stimulant la demande intérieure de ces économies. Une hausse du yuan, par exemple, permet de réduire le prix des importations de matières premières comme le fer, le pétrole ou le cuivre, tous libellés en dollar. En miroir, l'appréciation de ces devises par rapport au dollars ou à l'euro améliore la compétitivité des produits fabriqués aux États-Unis ou en Europe. Et, à l'inverse, renchérit le prix des produits manufacturés fabriqués en Chine ou au Brésil pour les marchés européens et américains, ce qui entrave les exportations de ces produits.Nouveau moteurPour leur part, les économistes de Morgan Stanley sont convaincus que les politiques mises en oeuvre depuis quelques mois par les gouvernements des pays émergents « devraient conduire à une réduction des déséquilibres mondiaux, une poursuite de l'appréciation des devises émergentes et une hausse progressive du coût de l'argent ». Plusieurs raisons à cela. Lors de la crise, les entreprises ont fortement coupé dans leurs budgets d'investissements. Mais aujourd'hui, l'investissement repart très fortement dans les pays émergents. D'autre part avec l'effondrement de la demande dans les pays développés lors de la crise des « subprimes », les pays émergents ont compris qu'ils ne pouvaient plus asseoir leur stratégie de développement sur les seules exportations. À l'image de la Chine, de nombreux pays entendent faire de la consommation un nouveau moteur de la croissance. La vision optimiste de Morgan Stanley n'est toutefois pas partagée par les économistes de l'OCDE (voir ci-contre). Pour réduire les trop forts surplus ou déficits courants, les pays concernés doivent mettre en oeuvre des politiques structurelles adaptées. L'OCDE cite notamment la libéralisation des marchés financiers ou une plus grande ouverture des marchés des produits qui contraint les entreprises à accroître leurs investissements. Mais pour un pays avancé comme le Japon qui affiche une dette supérieure à 200 % et un fort excédent commercial, si la consolidation budgétaire parait nécessaire, elle pourrait se traduire par une hausse de l'épargne nationale et donc, finalement, par une augmentation de l'excédent courant nippon. X H. et L. C.
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