L'Islande fait languir ses créanciers

L'Islande ne fera sans doute pas l'économie d'un référendum - prévu le 6 mars - sur les conditions de remboursement des fonds versés par les gouvernements britannique et néerlandais aux 400.000 petits investisseurs de leur pays. Ces derniers avaient perdu leurs économies, investies par le biais de la banque islandaise en ligne Icesave, lorsque la maison mère avait fait faillite, au plus fort de la crise financière qui a dévasté la petite île de l'Atlantique Nord, en 2008. Les gouvernements les avaient donc dédommagés. Et ils attendent aujourd'hui que l'Islande leur rembourse les 3,5 milliards d'euros avancés, avec un étalement sur quinze ans. Or les 320.000 citoyens islandais - pour qui cette dette représente près de 11.500 euros par tête - rechignent à le faire aux conditions demandées, notamment des taux d'intérêt de 5,5 %. Ils l'ont fait savoir à leur gouvernement.Malgré de nouvelles propositions de la part des Britanniques et des Néerlandais, en particulier une suspension des intérêts sur les deux premières années, équivalant à une économie de 450 millions d'euros pour l'Islande, les négociateurs n'ont pu trouver un terrain d'entente. Jeudi soir, ils se sont quittés sur un constat d'échec. Le lendemain, le Premier ministre islandais laissait toutefois entendre qu'un accord restait encore possible.situation dangereuseBloquée pour l'instant, la situation est dangereuse à plus d'un titre pour l'Islande. Selon les sondages d'opinion, le « non » l'emporterait à une forte majorité au référendum. Or d'autres créanciers, dans le cadre d'un prêt de 10 milliards de dollars que le Fonds monétaire international a organisé pour venir en aide à Reykjavik lors de la crise, conditionnent désormais les prochains versements au remboursement de la dette d'Icesave. Sans l'injection de nouveaux fonds, l'économie islandaise, toujours chancelante, aurait encore plus de mal à se relever. De même, l'île est candidate à une entrée dans l'Union européenne et la Commission vient de recommander l'ouverture des négociations. Mais, faute d'un accord sur la dette d'Icesave, le Royaume-Uni et les Pays-Bas pourraient s'opposer à cette adhésion. Lysiane J. Bauduils attendent aujourd'hui que l'Islande leur rembourse les 3,5 milliards d'euros avancés, avec un étalement sur quinze ans.
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