Les émergents compensent le ralentissement américain

Les États-Unis échapperont-ils à une rechute au troisième trimestre ? Compte tenu du poids de l'économie américaine - un cinquième du PIB mondial - la réponse est loin d'être anodine pour le reste du monde, notamment pour l'Europe. Mais la montée en puissance des économies émergentes bouscule la donne. Le géant mondial des cosmétiques L'Oréalcute;al réalise désormais la moitié de son chiffre d'affaires dans les pays émergents. Le boom des exportations allemandes, notamment vers les marchés émergents, expliquent au deux tiers les récentes perfor-mances de la première économie européenne. Les exportations de l'Allemagne vers les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine) ont plus que doublé depuis le début de la décennie passant de 3,9 % du total en 2000 à 8,4 % en 2008. Or, ces pays connaissent des rythmes de croissance spectaculaire. L'Inde affiche une hausse de 8,8 % de son PIB sur un an au deuxième trimestre (voir page 11). Et le Brésil a créé 1,66 million d'emplois salariés en un an ! Ni la Chine, devenue cet été la deuxième économie mondiale devant le Japon, ni l'Allemagne « ne peuvent prétendre tirer la croissance mondiale », estime Bank of America Merrill Lynch. Mais le marché américain ne joue plus un rôle aussi important que par le passé. Les marchés émergents représentent 45 % du commerce mondial contre 30 % seulement une décennie plus tôt, selon Goldman Sachs.Globalement, les entreprises européennes exportent toujours deux fois plus vers les États-Unis que vers la Chine. Mais sur les cinq premiers mois de l'année, les exportations de la zone euro vers l'empire du Milieu affichent une progression de 43 % contre 10 % seulement vers les États-Unis, selon Eurostat. Lente révolutionÀ ce rythme, la Chine constituera pour les entreprises européennes un marché plus important que les États-Unis d'ici à trois ans. Elle pourrait même devenir le premier partenaire commercial de l'Allemagne, devant la France, dès 2012, selon Goldman Sachs.L'Australie est peut être le pays qui illustre le mieux cette lente révolution. Dans les années 1980, les quatre premiers marchés d'exportation de l'Australie étaient le Japon, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Nouvelle Zélande. Aujourd'hui, les quatre premiers débouchés des entreprises australiennes sont le Japon, la Chine, la Corée du Sud et l'Inde. Les États-Unis ne sont plus qu'en cinquième position. Xavier Harel
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