La demande intérieure stimule l'économie indienne

La visite de Nicolas Sarkozy en Inde, entre les 5 et 7 décembre, s'annonce sous des bons auspices sur le plan commercial. De juillet à septembre, le PIB indien a crû de 8,9 % par rapport à la même période l'an passé. Les prévisionnistes tablaient sur seulement 8,2 %. « Aux prix du marché, le PIB a augmenté de 10,6 %, dépassant la croissance actuelle de la Chine », souligne Edgardo Torija Zane, économiste chez Natixis. La vigueur de la consommation intérieure indienne continue de jouer comme moteur de l'activité et par voie de conséquence comme amortisseur des à coup de l'économie internationale dont pâtissent les pays dont le modèle de croissance est très extraverti. En Inde, la consommation (privée et publique) représente environ les deux tiers de l'économie, contre moins de 40 % en Chine. Parmi les grands bénéficiaires de ce dynamisme, les fabricants d'automobiles qui ont vu leurs ventes mensuelles bondir à 182.992 véhicules en octobre. « Les classes moyennes représentent à présent près de 300 millions d'Indiens qui peuvent acheter des biens durables », explique Patrick Manon, responsable de la mission économique Ubifrance à Delhi. La croissance du PIB, les hausses de salaire dans la fonction publique, les programmes d'emplois pour les paysans font sortir de la pauvreté une partie de la population et enrichissent une autre partie. Entre juillet et septembre, la production manufacturière a progressé de 9,8 %. Une prospérité qui contraste avec un mois d'octobre mitigé pour la production industrielle du Japon, où elle diminue depuis cinq mois, et de Corée du Sud (depuis trois mois).Prix de gros en hausseConséquence de la forte demande, l'inflation indienne continue de préoccuper les autorités monétaires. Les prix de gros ont augmenté de 8,58 % au lieu de l'objectif de 4 % à 5 % souhaité par le ministre des Finances, Pranab Mukherjee. Avec une croissance attendue entre 8,5 % en 2011 et 9 % en 2012, la part de la consommation dans l'économie devrait diminuer, selon le Comité des conseillers économiques du Premier ministre (EAC). Dans le même temps, la part des investissements passerait de 32,7 % à 38,2%. « Le besoin d'infrastructures reste une priorité en Inde avec un marché évalué à 1.000 milliards de dollars sur cinq ans », souligne Patrick Manon, dans des domaines qui intéressent les Français : transports, énergie, eau. Laurent Chemineau
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