Dubaï ne paiera pas les dettes de Dubai World

Après quatre jours de fermeture imposés par la fête de l'Aïd, les Bourses de Dubaï et Abu Dhabi se sont réveillées avec la gueule de bois lundi, leurs indices chutant respectivement de 7,2 % et 8,2 %.Depuis mercredi dernier, date à laquelle l'émirat a mis à nu sa fragilité financière, en réclamant un moratoire de six mois sur la dette (59 milliards de dollars environ), de son holding Dubai World ? qui inclut deux de ses fleurons DP World et Nakheel ? les investisseurs redoutaient ce moment. D'ailleurs, le titre Nakheel n'a pu être coté lundi.Pourtant, dimanche soir, la banque centrale des Émirats arabes unis avait pourtant assuré qu'elle « soutiendrait les banques émiriennes et les branches des banques étrangères opérant dans le pays ». Elle avait ajouté vouloir « mettre à la disposition de ces banques des facilités pour des liquidités additionnelles à un taux de 50 points au-dessus » du taux interbancaire. « C'est un pas dans la bonne direction, concède le chef économiste de la Banque Saudi Fransi à Ryad, « mais c'est aussi un minimum ». Selon lui, « la banque a fait des annonces en vue de soutenir le système bancaire domestique mais elle ne dit rien de la dette de Duba. L'émirat s'est en tout cas empressé hier de préciser qu'il n'assumerait pas la dette de Dubai World. « L'État est le propriétaire de l'entreprise, mais depuis sa création, il est établi que l'entreprise n'est pas garantie par l'État », a souligné le directeur du ministère des Finances. « Les créanciers doivent assumer leur propre part de responsabilité tenant à leur décision de prêter aux entreprises », a déclaré Abdulrahman al-Saleh, à la chaîne de télévision Dubai TV. « Ils pensent que Dubai World fait partie de l'État, ce qui est incorrect. »risques de contagion« Quel rôle joue le gouvernement ? Ceci continue à créer de l'incertitude », estime John Sfakianakis, économiste en chef chez Banque Saudi Fransi, filiale du groupe Crédit Agricolegricole. Dans ce contexte, les risques de contagion ne sont pas exclus par les agences de notation elles-mêmes. Moody's a précisé hier que cette crise ne devrait pas affecter la solidité des finances d'Abu Dhabi, riche en pétrole. En revanche, son secteur bancaire pourrait voir sa note dégradée. Concernant les banques internationales, notamment britanniques, aucune n'a a priori d'exposition suffisante pour voir la note de sa dette affectée, a précisé l'agence de notation.une brêche pour la chine Crise durable ou vent de panique passager ? Il est trop tôt pour le dire. Dans la région, les marchés boursiers ont évolué en ordre dispersé hier : la Bourse du Caire a chuté de 7 %, mais celle du Qatar a gagné 0,6 %. Et en Chine, les ennuis de Dubaï sont déjà perçus comme une opportunité. « Cela pourrait être une occasion d'investissement pour la Chine qui utiliserait une partie de ses réserves de change » pour acheter des réserves de pétrole et d'or », a déclaré Ji Xiaonan, chef du conseil de surveillance de la Sasac, l'administration chargée de gérer les actifs de l'État. n« L'État est le propriétaire de l'entreprise, mais depuis sa création, il est établi que l'entreprise n'est pas garantie par l'État.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.