Etape majeure dans la restructuration de Corsairfly. Selon nos informations, le géant du tourisme TUI, actionnaire de Nouvelles Frontières dont Corsair est une filiale, a décidé de recapitaliser massivement la compagnie aérienne française en difficulté. Le montant de la rallonge qui sera par ailleurs débloquée en plusieurs tranches, dépasserait les 180 millions d'euros selon certaines sources, voire les 200 millions selon d'autres. Quoi qu'il en soit, la somme est très élevée au regard des quelque 500 millions d'euros de chiffre d'affaires générés par Corsair.Cette recapitalisation apparaît comme une contrepartie à plusieurs étapes franchies par la direction pour mener à bien le redécollage de la compagnie. Notamment sur le plan social. La réduction de plus de 20 % des effectifs (1.500 environ) est en cours d'application. Les premiers départs sont prévus en juin prochain. Parallèlement à ce plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), la direction est parvenue à s'entendre avec un nombre suffisant de syndicats pour réviser les accords d'entreprise des navigants et des hôtesses ainsi que du personnel au sol. De quoi améliorer fortement leur productivité. Les pilotes vont par exemple passer de 640 heures de vols par an à 750 heures tandis que les personnels de cabine voleront entre 700 et 720 heures, contre 560 jusqu'ici. Par ailleurs, la composition des équipages (le nombre d'hôtesses et de stewards à bord) a été révisée à la baisse.cHANTIERs OUVERTSLa tâche s'avérait très compliquée au regard du climat social chez Corsair. Elle s'est pourtant réalisée, sans grève. De nombreux observateurs mettent cette performance au crédit du nouveau directeur général Pascal de Izaguirre, nommé au printemps pour mener à bien le plan de restructuration. Plusieurs mesures ont déjà été prises, comme l'optimisation du programme de vols avec par exemple, l'arrêt des lignes au départ des villes de province.Tous les chantiers sont ouverts. Ils vont de l'amélioration du service à bord et en aéroports (à Orly et dans d'autres comme Fort-de-France », à la mise en place d'un système informatique performant (Amadeus), en passant par la renégociation de tous les contrats. Côté flotte, TUI va commander deux Airbus A330-300 neufs et non plus d'occasion comme prévu initialement. Les autres avions seront reconfigurés avec moins de sièges. La nouvelle flotte sera disponible d'ici à fin 2012. A cet horizon, Corsair vise l'équilibre financier alors que les pertes se comptent en dizaines de millions d'euros. Pour l'heure, les résultats les plus probants sont constatés sur la ligne reliant Paris à La Réunion exploitée en vol de nuit. Corsair y reprend des parts de marché.

latribune.fr

01 Déc 2010, 16:48

Partager :