Un troisième président à la tête d'Accor en l'espace de seulement cinq ans

Colony installe le troisième patron d'Accor depuis son arrivée au capital du groupe en 2005. Cette décision a fait l'unanimité au sein du conseil d'administration du groupe hôtelier. Denis Hennequin, l'ex-patron Europe de McDonald's, rejoint ce mercredi matin le siège du groupe pour une transition en douceur avec son prédécesseur, Gilles Pélisson. Il exercera les plein pouvoirs dès le 15 janvier. Une sérénité qui contraste avec la passation de pouvoir houleuse, il y a cinq ans, entre Jean-Marc Espalioux et Gilles Pélisson, lequel n'était pas le candidat de Colony.Le neveu du fondateur avait pour feuille de route de « réveiller la belle endormie ». Dans cet objectif, il a cédé 4 milliards d'euros d'actifs immobiliers et amorcé un changement radical du modèle économique. La vocation d'Accor n'est plus d'être propriétaire des hôtels mais d'être un gestionnaire fournissant des marques et des services hôteliers. La manne financière ainsi dégagée a largement été redistribuée aux actionnaires, notamment à Colony. Depuis mai 2006, Gilles Pélisson a en effet distribué 2,6 milliards d'euros sous forme de dividendes exceptionnels et de rachats d'actions.Denis Hennequin va accélérer la cadence en faisant entrer Accor dans « une nouvelle phase de développement ». Officiellement, l'échéance du 1er janvier 2012 n'a pas motivé le changement d'homme. À cette date, Eurazeo et Colony (qui détiennent un tiers du capital) seront libres de céder leur participation dans Accor. Pour Colony, l'aventure aura alors duré sept ans sur une moitié de son investissement et cinq sur l'autre. Au niveau du cours actuel, l'investissement (notamment 1 milliard en 2005) est totalement amorti. Il pourrait être temps de sortir... si les conditions sont bonnes. Sébastien Bazin maintient le suspense sur ses intentions et affirme volontiers que « c'est un peu tôt ».La crédibilité du plan de développement de Denis Hennequin sera décisive. Le nouveau PDG devra développer les enseignes hôtelières en mettant au service d'Accor son expertise de la franchise acquise durant sa longue expérience chez McDo. Il sera aidé par l'amélioration de la conjoncture dans l'hôtellerie, effective depuis six mois. Mais il devra réussir le développement du groupe hôtelier sans pouvoir désormais compter sur les revenus de la division « titres services », séparée depuis l'été du groupe Accor et cotée indépendamment sous le nom d'Edenred. Et il devra partager avec les actionnaires les revenus tirés du plan de cessions de 450 hôtels supplémentaires prévu entre 2010 et 2013, après 600 hôtels déjà vendus depuis 2005. Il n'a pas de temps à perdre. H. D.
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