Les distributeurs sud-africains s'épanouissent hors de leurs frontières

Effet coupe du monde, taux d'intérêt faibles et reprise de la croissance : la grande distribution sud-africaine se porte bien, très bien même. La confiance est donc revenue et les consommateurs se font plaisir. Ils en ont les moyens. En Afrique du Sud, les « Black Diamonds », la génération post-apartheid qui s'est enrichie, représentent 2,6 millions de personnes, soit 12 % des Noirs, et les salaires sont en hausse. Les ventes au détail ont ainsi augmenté de 6,1 % entre septembre 2009 et septembre 2010. Et le secteur devrait enregistrer un chiffre d'affaires de 59 milliards d'euros cette année, selon l'institut de recherche BMI.L'équipement, l'ameublement et l'électroménager enregistrent les meilleurs chiffres : 16,8 % de croissance en un an. Au total, près de 60 % du PIB sud-africain (277,3 milliards de dollars en 2009, un chiffre qui devrait atteindre 350 milliards en 2010) provient de la consommation. Résultat : les poids lourds de la grande distribution se frottent les mains. Shoprite, leader dans l'alimentaire sur le continent, a vu ses bénéfices bondir de 16 % entre août 2009 et août 2010. Présent dans 16 pays africains avec 1.166 points de vente et 283 magasins franchisés, le groupe sud-africain a annoncé à la fin août un plan d'investissements sur quatre ans, d'environ 300 millions d'euros. L'enseigne prévoit d'ouvrir plus de 80 supermarchés en 2011.Porte d'entrée sur le continentPick'n Pay, numéro deux avec 31 % de part de marché, suivra l'exemple de son concurrent. Après avoir tenté de se développer en Australie, via sa succursale Franklins, sans véritable succès, l'entreprise change de stratégie et mise désormais sur les consommateurs africains. Déjà présent au Zimbabwe, en Namibie et au Botswana, le groupe vient d'ouvrir un magasin en Zambie et va bientôt inaugurer d'autres supermarchés sur l'île Maurice, au Mozambique et au Malawi.L'Afrique du Sud constitue donc une porte d'entrée pour se développer sur l'ensemble du continent. Ses distributeurs suscitent désormais l'intérêt des grandes enseignes. Pour preuve, l'annonce fin septembre par le leader mondial Walmart d'une offre sur Massmart, fort de sa troisième position en Afrique du Sud et de 290 magasins dans 14 pays. Même si Walmart se contentera finalement d'une participation de 51 % pour 2,3 milliards de dollars et non du contrôle total de Massmart, une opération de cette envergure constitue une première pour l'Américain sur un marché émergent. « En Afrique du Sud, Walmart devrait se concentrer sur le merchandising, via les enseignes Game et Makro, mais pas vraiment sur l'alimentaire », assure Christopher Gilmour, chez Absa Investments. « L'arrivée de Walmart en Afrique permettra d'exposer les consommateurs à une variété de produits bien plus importante, le tout à des tarifs très bas. Avec son pouvoir d'achat et sa capacité, le groupe peut changer tout le paysage de la distribution sur le continent », ajoute l'analyste.Avec l'urbanisation et l'émergence d'une classe moyenne, les grands groupes occidentaux voient désormais le marché africain comme un éden prometteur. « Le continent compte entre 800 millions et 1 milliard de consommateurs potentiels. C'est presque un sixième de la population mondiale. Les grands acteurs ne veulent pas s'en passer malgré tous les défis de notre région », affirme Nino Frodema, spécialiste du secteur.
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