Le malaisien QSR éconduit Carlyle et CVC Capital pour préserver son indépendance

La plus grande opération prévue en Malaisie par des groupes de capital-investissement étrangers n'aura finalement pas lieu. Au terme d'une bataille boursière de quelques jours qui a tenu les opérateurs de la Bourse de Kuala Lumpur en haleine, QSR, le plus important opérateur de chaînes de « fast-food » malaisien, a éconduit ses deux prétendants. Carlyle, qui le 25 novembre, a proposé 615,4 millions de dollars, soit une prime de 19 % pour reprendre l'ensemble du groupe, et Idaman Saga, entreprise liée à l'homme d'affaires Halim Saad, associé au groupe de capital-investissement basé à Londres CVC Capital Partners et à la société d'investissement KUB Malaysia. Ces derniers avaient tenté de rafler QSR, propriétaire des franchises Kentucky Fried Chicken (KFC) et Pizza Hut dans plusieurs pays d'Asie du Sud-Est, en alignant leur offre initialement inférieure du 22 novembre sur celle de leur concurrent américain.Mardi, à Kuala Lumpur, le titre QSR a lâché 6 % à la suite du rejet de QSR. Mais l'action avait gagné 16 % en cinq jours et progressé de 79 % depuis le début 2010, contre une hausse 17 % pour l'indice FTSE Bursa Malaysia KLCI.« QSR et ses filiales bénéficiant actuellement d'une croissance robuste, notre conseil d'administration considère qu'à long terme, davantage de profits pourront être réalisés et que ces sociétés doivent demeurer à l'intérieur du groupe », a précisé Kulim BHD, la société à la tête de 55,1 % de QSR, elle-même propriétaire à hauteur de 50,6 % de la franchise KFC.Implantation à Bombay« Bien qu'on ne puisse écarter des surenchères de la part des investisseurs concernés, il est peu probable que Kulim les accepte », estime Vincent Khoo, analyste chez UOB Kay Hian Group. QSR dirige plus de 530 restaurants KFC en Malaisie, à Singapour, à Brunei et au Cambodge, et près de 230 restaurants Pizza Hut. Selon la société de Bourse MDIF Equity Beat, QSR, dont les bénéfices ont bondi de 17 % à 16 millions de dollars au premier semestre, devrait enregistrer une hausse de 11 % de son chiffre d'affaires à 970 millions de dollars (745 millions d'euros) en 2010. Les analystes jugent que Kulim sera d'autant plus enclin à conserver QSR que l'opérateur vient d'obtenir l'autorisation de s'implanter à Bombay, un marché d'avenir pour les chaînes de « fast-food ». La presse malaisienne prévient toutefois que cette situation pourrait évoluer d'ici à deux ans. Car Kulim et QSR appartiennent toutes deux à Johor Corp, holding financier de l'État malaisien de Johor, qui doit rembourser 1,14 milliard de dollars à ses créanciers en 2012. Éric Chalmet
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