Le Groupe GL veut sortir ses « griffes »

Augmenter la productivité et signer de nouveaux contrats de licence avec des grands du prêt-à-porter (voir encadré) afin de développer la notoriété du groupe et ses capacités à l'export : tels sont les objectifs de Pierre Legros, président de Groupe GL, et de Michel Mottard, président de sa filiale GL Bijoux. Car Pierre Legros, « programmé pour travailler dans l'entreprise fondée par son arrière-grand-père venu de Paris en 1880 », entend bien relancer l'entreprise, au capital 100 % familial, pour au moins renouer avec les records de ventes de 2006 (90,9 millions d'euros de chiffre d'affaires).La crise en effet n'a pas épargné cette société dont le chiffre d'affaires a chuté depuis (86,7 millions d'euros en 2007, 76,9 millions en 2009), entraînant un plan social en octobre 2008 (130 emplois supprimés). En 2010, outre les 185 commerciaux en France, 600 personnes travaillent encore dans ses deux ateliers de plus en plus mécanisés, à Saint-Martin-de-Valamas et au Cheylard (Ardèche). Car c'est au milieu des montagnes ardéchoises, dans la « vallée du bijou » (les Boutières), loin des show-rooms de Paris, que le Groupe GL fabrique depuis quatre générations des bijoux en argent, en plaqué or et plus récemment en acier. Des bijoux GL, Altesse, XC 38 et Valles Dordal : les quatre griffes maison inconnues ou presque du consommateur français, mais appréciées des bijoutiers et des grands magasins. Le groupe possède son propre studio de design qui crée chaque année 1.400 nouveaux bijoux dont 10 à 11 millions de pièces sont produites tant en Ardèche qu'en Thaïlande.Nouveau contrat en janvierCette filiale asiatique emploie elle-même 750 personnes pour des tâches manuelles comme le sertissage de pierres. Cette délocalisation avait été réalisée voilà vingt ans par Altesse, une société voisine intégrée par le groupe en 1998. Pour autant, si certains transferts de production sont encore possibles, Michel Mottard estime que « la culture industrielle et les compétences de la main-d'oeuvre française sont un avantage indéniable : elles garantissent notre réactivité ». Par ailleurs, le groupe veille à réaliser en interne ses prototypes et l'outillage afférent, afin de garantir son indépendance. Reste que l'international est porteur de grands espoirs. Hormis le marché africain (conquis depuis 1935 !) sur lequel le groupe réalise 15 à 20 % de son chiffre d'affaires, les exportations ne représentent que 2 à 4 % de son activité. Après une année 2009 avec un résultat positif de 0,5 million d'euros pour un chiffre d'affaires de 76,9 millions d'euros, les deux dirigeants affirment que 2010 sera aussi à l'équilibre. Ils sont d'autant plus confiants qu'ils viennent d'ajouter Lacoste à leur portefeuille de marques sous licence. Et un nouveau contrat est prévu pour janvier. Par ailleurs, les deux dirigeants entendent créer des griffes propres sachant imposer leur univers. Un travail sur les concepts et le marketing est engagé qui devrait affirmer la présence du groupe GL au-delà de l'Europe, vers le Moyen-Orient, l'Asie, le Brésil et les États-Unis.
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