Dedienne Multiplasturgy restera sous pavillon français

NCI Gestion, Ouest Croissance, Société Généralecute; Générale Capital Partenaires et Vauban Partenaires viennent d'entrer au capital de Dedienne Multiplasturgy Group, plasturgiste de 35 millions d'euros de chiffre d'affaires (35 % à l'export) installé à Ménilles, dans l'Eure. Les quatre nouveaux investisseurs détiennent désormais 70 % du capital de l'entreprise, 30 % étant entre les mains du management. Cette opération fait suite à la tentative de prise de contrôle de Dedienne par le groupe indien Sintex et à la sortie du fonds Perfectis Private Equity et de CIC Finance. Depuis le MBO (management buy out) de 2004 réalisé à l'occasion de la transmission de l'entreprise à ses cadres, ces deux actionnaires détenaient respectivement 65 % et 10 % du capital de l'entreprise aux côtés du management (25 %).Sécuriser l'avenirPierre-Jean Leduc, président du groupe Dedienne, rappelle le contexte de 2009 : « Perfectis était prêt à céder Dedienne au groupe français Nief Plastic, qui était déjà la propriété à 100 % du groupe indien Sintex ; cette offre était une opportunité pour Perfectis en cette période de crise où peu de deals industriels se sont réalisés du fait de la crise économique et bancaire. » Opposé à cette cession à Sintex qui aurait eu, en outre, pour effet de rattacher Dedienne à son concurrent français Nief Plastic, le management de Dedienne s'est trouvé en désaccord avec la stratégie de Perfectis, ce qui a déclenché la recherche de nouveaux actionnaires financiers. « Ce MBO secondaire nous permet de sécuriser l'avenir du groupe comme nous l'avions fait en 2004 avec Perfectis, analyse Pierre-Jean Leduc. Soit nous nous faisions absorber par un groupe non national dont la stratégie était d'accéder à nos différentes technologies et aux grands comptes, soit nous décidions d'organiser la croissance maîtrisée de notre entreprise. » Selon le dirigeant, les quatre nouveaux actionnaires ne sont pas mus par une stricte logique financière. « Nous sommes dans un schéma à l'allemande, avec des fonds régionaux soucieux de soutenir les PME et entreprises de taille intermédiaire. » Une chose est sûre, ces fonds ont été convaincus par le projet industriel de Dedienne. Transformateur multitechnologies de composites et de polymères à hautes performances, Dedienne emploie 310 salariés sur six sites en France - quatre dans l'Eure, un à Clamart, un en Loire Atlantique - et un site en Roumanie, ce dernier étant tourné vers ses clients d'Europe orientale.L'expertise de Dedienne réside dans la capacité à réaliser des pièces plastiques ou composites à très forte valeur ajoutée, à l'image des pièces de connectique métallisées en polymères hautes performances pour l'A380. Le groupe fournit à la fois des petites séries de quelques dizaines de pièces et de la grande série pour l'automobile. Le secteur automobile est devenu son premier marché (40 %) depuis l'acquisition en 2005 de la société Mécateno Automotive, près de Nantes. L'électronique, le luxe, le médical et le transport représentent 35 % de son activité, l'aéronautique et la défense 25 %. Dedienne vient de vivre une mutation importante en termes de marché, puisque le secteur des télécoms qui le faisait vivre en 2005, ne représente plus rien en 2010, la fabrication des « box » ayant été délocalisée. Claire Garnier, à Rouen
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