Les marchés européens craignent toujours la contagion

A l'issue d'une séance mouvementée, les marchés obligataires de la zone euro ont finalement retrouvé quelque peu leurs esprits, sans pour autant abandonner leurs craintes de contagion de la crise irlandaise. Après avoir atteint en matinée un nouveau plus haut depuis 1993 de 9,43 % malgré le plan d'aide à Dublin annoncé dimanche, le taux des obligations d'Etat à 10 ans irlandaises a finalement terminé en baisse de 3 points de base à 9,21 %, son niveau d'ouverture de lundi. Le taux portugais se détendait de 7 points, à 6,96 %, après avoir bondi plus tôt jusqu'à 7,12 %. Un niveau toujours proche des 7 % jugés insupportables par Lisbonne, mais néanmoins inférieur de 3 points à l'ouverture du début de semaine. Malgré ce mouvement, « les opérateurs ne semblent pas convaincus par les mesures prises par l'UE et le FMI, et attaquent désormais l'ensemble des pays de la zone euro », soulignent les experts de Natixis. Signe de l'hystérie des marchés, des rumeurs ont circulé dans la matinée sur la mise sous perspective négative par Standard & Poor's du « AAA » de la France. Des rumeurs auxquelles les marchés n'ont finalement pas mordu, l'écart de taux de la France et de l'Allemagne revenant à 49 points après s'être écarté à 52 points.Particulièrement sous pression ces derniers jours, le taux à 10 ans de l'Espagne grimpait encore de 8 points, à 5,58%, après avoir atteint un plus haut depuis 2000 de 5,67 % en matinée. Alors que le vice-ministre des Finances espagnol, Jose Manuel Campa, a souligné que la situation du pays quant à ses besoins de financement était « très confortable », l'adjudication d'obligations à 3 ans réalisée ce jeudi fera figure de test de la demande des investisseurs, dans un environnement peu porteur. « Les investisseurs finaux sont plus prudents que défiants, car on arrive à la fin de l'année, traditionnellement moins liquide car les investisseurs sont en phase de clôture de bilan », note Stéphane Marciel, originateur dette pour le secteur public. Au lendemain d'une adjudication de dette difficile, le taux à 10 ans italiens a touché son plus haut niveau depuis janvier 2009, à 4,80 %, finissant la journée en hausse de 3 points, à 4,67 %, contre 4,43 % lundi matin.Outre la crise actuelle, c'est l'avenir des pays « périphériques » qui inquiète. « L'important déficit dans la balance courante des pays périphériques souligne un problème de finances publiques mais également de compétitivité », explique Raphaël Gallardo, économiste chez AXA IM. Selon lui, le Portugal devrait demander de l'aide dès 2011. Julien Beauvieux
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