Les indices actions en plein spread

à la veille de l'avènement de l'euro sur les marchés, au 1er janvier 1999, les gérants d'actions rêvaient d'allocations sectorielles et non plus géographiques sur la zone. Certes, les performances n'ont jamais été identiques d'une place à l'autre, mais elles tendaient à se rapprocher, avec phénomènes de rattrapage d'une année sur l'autre. Mais aujourd'hui, alors que l'Europe vit sa deuxième crise de défiance en quelques mois, les investisseurs doutant tour à tour de la capacité financière de la Grèce, de l'Irlande, de l'Espagne, du Portugal ou de l'Italie, la zone euro des actions semble plus que jamais ébranlée. Locomotive allemandeEn novembre, l'indice Ibex 35 de la Bourse de Madrid, a reculé de 14,3 %, portant à 22,4 % ses pertes sur 2010. Pendant ce temps, le Dax est encore parvenu à grapiller 1,3 %, portant sa progression sur 2010 à 12,3 %. Soit un écart de performance de 35 points, inégalé ces vingt-deux dernières années. Dans le cas de la Grèce, l'écart atteint les 48 points. Athènes a déjà connu de tels différentiels, mais en sa faveur lorsque les investisseurs jouaient son accession prochaine à la zone euro. Quant au CAC 40 parisien, en repli de 5,8 % en novembre, il affiche un retard de performance de 20,6 points sur la locomotive allemande. « Une certaine décote géographique est justifiée en Europe. Cette crise a durablement affecté l'allocation des grandes gestions qui ne raisonnent plus seulement en termes de secteurs », constate Christian Parisot, responsable de la recherche chez Aurel-BGC. Non sans logique, la corrélation entre les écarts de taux côté dette souveraine et les indices boursiers est très forte depuis un an, souligne-t-il. Un défaut d'un État européen affecterait sensiblement le marché du crédit et le coût de l'emprunt pour les entreprises. Le marché allemand a pu servir de valeur refuge, sans que les statistiques économiques ne viennent décourager cette tendance.Les écarts de performance et de valorisation pourraient bien perdurer un moment s'agissant de l'Espagne, l'Irlande, le Portugal et la Grèce. Resteront-ils aussi prononcés ? Verra-t-on des resserrements ? Ce sera l'une des thématiques pour les gestionnaires l'an prochain. Mais, selon Christian Parisot, « La clé reste le secteur bancaire ».
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