Benoist Apparu s'attelle aux logements vacants

Alors que le quinzième rapport de la Fondation Abbé-Pierre rappelle que la crise du logement affecte 10 millions de Français, Benoist Apparu, le secrétaire d'État au Logement, a annoncé lundi qu'il entend « travailler avec les organismes HLM à un vaste programme de rachat de logements vacants pour créer une offre diffuse et immédiatement disponible pour les plus modestes ».À bien des égards, ce programme rappelle le rachat par les organismes HLM aux promoteurs immobiliers de 30.000 logements sur plan, réalisé en 2008-2009. Sur le papier, l'idée de s'attaquer cette fois aux logements vacants est séduisante, puisqu'il s'agit par définition des logements existants, que l'on n'a pas besoin de construire, alors qu'il faut compter au bas mot deux ans pour monter un nouveau programme immobilier. En outre, la vacance est un vrai sujet puisqu'on estime de 1,8 à 2,5 millions le nombre de logements vacants.carte des besoinsProblème : la localisation du parc vacant ne recoupe pas nécessairement la carte des besoins. Et certains logements sont trop dégradés pour faire l'objet d'une opération de réhabilitation économiquement rationnelle. Par ailleurs, on voit mal ce qui pourrait inciter les propriétaires privés, surtout dans les zones tendues, à céder leurs logements à l'État plutôt que de les vendre à un prix onéreux sur le marché « libre ». Ceci dit, combiner un programme de rachat de logements vacants avec l'imposition d'une taxe sur la vacance pourrait avoir en revanche des effets incitatifs.Il reste que « Benoist Apparu n'a pas précisé comment il compte s'y prendre ni avec quels moyens », relève Christophe Robert, directeur des études à la Fondation Abbé-Pierre. « Ce peut être un levier parmi d'autres, mais qui ne jouera pas à grande échelle », observe pour sa part le président d'un organisme HLM. « Des propriétaires peuvent avoir intérêt à vendre des logements défiscalisés type de Robien qui ne sont pas ou ne sont plus loués. Encore faut-il que les HLM disposent de fonds propres pour les acquérir, ce qui suppose qu'ils vendent des logements déjà amortis », conclut-il. Sophie Sanchez

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