La France et le Turkménistan renforcent leur coopération énergétique

Droits de l'homme et hydrocarbures n'ont jamais fait très bon ménage. Le Turkménistan, petite république d'Asie centrale immensément riche en gaz, ne déroge pas à la règle. Dirigé d'une main de fer par le président Gourbangouly Berdymoukhamedov depuis la mort, en 2007, de l'ubuesque Saparmourat Niyazov, le Turkménistan est l'un des pays les plus fermés au monde.C'est pourtant à l'invitation de Nicolas Sarkozy que le président Gourbangouly Berdymoukhamedov est arrivé lundi à Paris pour une visite officielle de deux jours. Dans un communiqué commun, publié à l'issue de leur déjeuner de travail lundi, les deux hommes se sont tout juste accordés à encourager « le développement des échanges entre les sociétés civiles française et turkmène, ainsi qu'entre les ONG ».6 millions d'habitantsL'enjeu de la visite du président turkmène est surtout de nature énergétique. Ce pays de 6 millions d'habitants, un peu moins vaste que la France, coincé entre la mer Caspienne, l'Iran, l'Afghanistan, l'Ouzbékistan et le Kazakhstan, est assis sur des réserves de gaz nourrissant tous les fantasmes. Il pourrait en effet disposer des deuxièmes réserves de gaz au monde sans que cette hypothèse puisse être vérifiée de manière formelle, faute de prospection.Dans leur communiqué commun, « les deux présidents ont salué le rôle du Turkménistan pour la sécurité énergétique de l'Union européenne ». Le pays pourrait jouer un rôle important dans l'approvisionnement en gaz de Nabucco, un gazoduc soutenu par l'Union européenne qui doit permettre d'acheminer du gaz de la Caspienne jusqu'en Europe sans passer par la case Russie. Enclavé, le Turkménistan est longtemps resté sous la coupe du grand frère russe pour évacuer son gaz. Mais la situation évolue rapidement. L'été dernier, ses dirigeants se sont engagés à livrer 14 milliards de mètres cubes par an à l'Iran. Fin 2009, le pays a inauguré un gazoduc de 7.000 kilomètres jusqu'à la Chine. Mais les intérêts français ne sont pas oubliés. Le Turkménistan souhaite s'ouvrir à la prospection pétrolière. Un groupe de travail a été créé en ce sens. De son côté, Bouygues Construction explique avoir réalisé « une cinquantaine de projets de prestiges pour une valeur de 2 milliards d'euros depuis le milieu des années 1990 ». Xavier Harel
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