Le nouveau Microsoft à l'assaut de Google

«Bing représente l'une de nos priorités. » Cette confession, faite il y a quelques mois par un haut dirigeant de Microsoft, montre à quel point le lancement, ce lundi, de la version française du moteur de recherche de l'éditeur américain de logiciels n'a rien d'anecdotique. Avec Bing, Microsoft espère refaire son handicap dans l'Internet, face au géant Google. De la même manière qu'il souhaite devenir enfin un acteur crédible sur le marché des smartphones, ces téléphones permettant de surfer sur le Web et de gérer son courrier électronique, à l'image de l'iPhone d'Apple, qui se dispute ce marché avec Google. De la même façon, enfin, que le groupe entend réduire l'écart avec son concurrent japonais Nintendo, dans le segment des jeux vidéo. Autant d'objectifs qui s'inscrivent dans une stratégie de diversification vers le grand public, destinée à faire profiter le groupe de l'essor de nouveaux marchés. Et à contrebalancer l'affaiblissement des ventes du logiciel Windows, la poule aux oeufs d'or de Microsoft, qui pâtit d'un marché des PC en butte à la concurrence des tablettes tactiles telles que l'iPad d'Apple.Il y a moins d'un an, les premiers effets de cette stratégie de diversification n'étaient guère probants, avec notamment l'abandon du Kin, ce téléphone destiné aux jeunes, qui illustrait les difficultés de Microsoft à se relancer dans le mobile et qui avait conduit Steve Ballmer, le charismatique patron de Microsoft, à limoger en mai 2010 Robbie Bach, patron de la division mobiles et jeux vidéo, pour la reprendre lui-même en main. Aujourd'hui, le tableau est nettement plus encourageant. Microsoft n'est plus un « pure player » du logiciel. Certes, Windows et la suite bureautique Office (Word, Excel, etc.) représentent encore 40 % et 49 %, respectivement, de son résultat opérationnel. Mais le géant américain dispose désormais d'une offre crédible sur le marché du grand public. Dans le mobile, d'abord, avec son système d'exploitation Windows Phone 7, lancé en octobre dernier et loué par les experts. Au cours des deux premiers mois de commercialisation, 2 millions de smartphones équipés de Windows Phone 7 ont été vendus dans le monde. Une tendance prometteuse qui devrait s'accélérer grâce à l'alliance conclue mi-février avec le premier fabricant mondial de téléphones portables, le finlandais Nokia (lire encadré). Ensuite, dans l'Internet, Bing fait de plus en plus figure d'alternative possible à Google. De fait, la part de marché du moteur de recherche de Microsoft est passée aux États-Unis de 12 % en décembre 2010 à 13,1 % en janvier 2011, alors que celle de Google a reculé d'un point, à 65,6 %.Enfin, le lancement, à l'automne dernier, du révolutionnaire Kinect à reconnaissance gestuelle et vocale, a relancé les ventes de la Xbox 360, la console de jeux vidéo de Microsoft. Entre début novembre et début janvier, le Kinect s'est vendu à 8 millions d'exemplaires, au lieu des 5 millions attendus par le groupe.Mais rien n'est gagné. D'accord, Microsoft est en ordre de marche. Mais, qu'il s'agisse d'Apple ou de Google, le groupe affronte des colosses solidement implantés sur leurs marchés. Et puis, Microsoft ne devrait pas être présent avant 2012 sur le segment en plein boom et déjà très concurrentiel des tablettes.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.