Tremblement de terreLe cuivre chilien paiera pour la reconst...

Le cuivre chilien paiera pour la reconstruction des zones touchées par le séismeEntreprise d'État, la Codelco abonde un fonds « pour les mauvais jours ». Il a déjà financé un plan de relance et sera mis à contribution pour aider la région chilienne frappée.Si le Chili, touché samedi par un tremblement de terre de magnitude 8,8, n'avait pas immédiatement sollicité l'aide internationale, il a fini par le faire, ce lundi, à mesure que le nombre des victimes augmentait - il est maintenant estimé à plus de 700 - et que l'analyse des besoins se précisait. Les États-Unis, qui avaient dès samedi assuré le Chili de leur soutien, pourraient affiner leurs promesses à l'occasion de la visite, prévue ce mardi, de la secrétaire d'État Hillary Clinton, en déplacement en Amérique latine. Selon les premières estimations, le coût des dégâts pourrait atteindre 15 à 30 milliards de dollars. Pays parmi les plus avancés de l'Amérique latine, le Chili compte, au-delà de l'aide internationale, s'appuyer sur ses propres forces, et utiliser l'argent du cuivre, dont le pays est le premier fournisseur mondial, avec un tiers de la production, essentiellement via l'entreprise d'État, la Codelco. Santiago a en effet depuis plusieurs années ouvert un fonds « pour les mauvais jours », abondé en fonction de l'évolution du prix du cuivre et des performances de l'économie, et qui contient actuellement environ 13 milliards de dollars. L'argent n'est utilisé que pour financer des politiques contracycliques. Ainsi, il y a un an, la présidente, Michelle Bachelet, qui termine son mandat dans dix jours, avait annoncé un plan de 4 milliards de dollars (2,8 % du PIB), dont l'objectif était de contrecarrer les effets de la crise mondiale sur l'économie du pays. Sans ces efforts, la contraction du PIB, de 1,6 % en 2009, aurait été pire.premier défiPour cette année, les économistes prévoyaient un fort rebond, avec une croissance autour de 5 %. Mais après le séisme, personne ne s'aventure à des prévisions. « Je n'ai aucune idée », avoue ainsi Alberto Ramos, économiste spécialisé sur l'Amérique latine chez Goldman Sachs, à New York. Si les mines, situées principalement dans le nord du pays, ont déjà largement repris la production, calmant ainsi les cours du cuivre sur le marché mondial, le nouveau président conservateur, Sebastian Piñera, qui prend ses fonctions le 11 mars, devra affronter son premier défi : la gestion de l'urgence puis le financement de la reconstruction. « Bien noté, le pays peut aussi emprunter, précise à cet égard Alberto Ramos, et, à terme, la reconstruction devrait doper l'activité. » Lysiane J. Baudu
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