cite>Vivendi peut se féliciter de ses acquisitions en 2008-2009 dans les jeux vidéo (Activision), dans les télécoms (Neuf Cegetel), et tout récemment de GVT, au Brésil. La hausse de 6,9 % du chiffre d'affaires et de 8,8 % du résultat opérationnel ajusté en 2009 leur est majoritairement imputable, leur consolidation ayant amorti l'impact de la conjoncture et du ralentissement des activités plus matures. Aussi les comptes annuels publiés lundi étaient dans l'ensemble conformes, voire supérieurs aux attentes. Ce n'était toutefois pas le cas du résultat net, divisé par trois, à 830 millions d'euros, en raison d'une provision liée à la « class action » (voir encadré) et à une charge de dépréciation de la valeur des actifs dans la musique pour 616 millions, qui a également pesé sur le résultat d'exploitation, en repli de 10 %. Cette année, Vivendi se veut « raisonnablement prudent » et vise une légère croissance du résultat opérationnel, qui viendra des jeux vidéo, de Canal Plus et de GVT.SFR : le fixe compense tout juste la baisse du mobileLa plus grosse filiale en chiffre d'affaires et résultat a bénéficié de l'intégration en année pleine de Neuf Cegetel, qui a dopé les ventes dans le fixe (+ 31 %, à 3,7 milliards d'euros). L'activité mobile est restée étale (? 0,1 %, à 8,9 milliards), notamment du fait des baisses réglementaires de tarifs. La marge dans le mobile, en baisse de 2 points, à 36,8 %, a aussi pâti d'un durcissement de la concurrence et d'une hausse des coûts de fidélisation. SFR se félicite d'une « très bonne performance commerciale », avec la vente de 670.000 iPhone en neuf mois, et un gain de 743.000 abonnés nets en mobile ; dans l'Internet haut débit, l'opérateur talonne Free avec 4.44 millions de clients, dont 565.000 gagnés en 2009. Cette année, la marge devrait encore légèrement baisser dans le mobile et progresser dans le fixe.Maroc TElEcom : très rentable mais en ralentissementL'opérateur historique marocain, détenu à 53 %, reste la filiale la plus rentable avec une marge brute opérationnelle de 46,2 % (contre 47 % en 2008). Mais la progression du chiffre d'affaires ralentit fortement (+ 3 % à change constant), et la concurrence se durcit. Les acquisitions en Afrique subsaharienne commencent à jouer leur rôle de relais de croissance.GVT : la croissance de demain venue du brésilVivendi possède désormais 87 % du capital de l'opérateur alternatif de téléphonie fixe brésilien GVT, acquis en décembre pour 2,8 milliards d'euros. Consolidé seulement à partir du 13 novembre, GVT n'a contribué qu'à hauteur de 104 millions d'euros au chiffre d'affaires et de 20 millions au résultat. En année pleine en 2010, le « Free » brésilien augmentera les ventes de Vivendi d'au moins 700 millions d'euros, sans compter sa dynamique propre : son chiffre d'affaires doit grimper de 26 % et ses résultats de 30 %.Canal PLUS : La Télévision Payante résiste2009 a montré la résistance du modèle de la télévision payante. Le groupe Canal Plus a amélioré sa rentabilité (+ 16,7 % à change constant), bénéficiant pleinement - 350 millions d'euros sur l'année - des synergies liées au rapprochement avec TPS. En France, le recrutement d'abonnés, ralenti au premier semestre, s'est fortement accéléré en fin d'année, selon le PDG du groupe, Bertrand Meheut, pour atteindre 10,8 millions d'abonnements (ou 6,5 millions de foyers abonnés), soit un gain net de 238.000 abonnés. Des abonnés plus fidèles, avec un taux de résiliation en recul, à 12,3 % contre 13 % en 2008, et qui adoptent des options comme la haute définition, le décodeur Cube et son abonnement cinq étoiles, ou l'offre Foot + (1 million d'abonnés). Du coup, le revenu mensuel par abonné est à la hausse de 1 euro (à 44,70 euros). En 2010, le groupe prévoit une légère croissance de son résultat. La diffusion analogique, qui ne desservait plus au 1er janvier que 300.000 abonnés, cessera fin 2010 et générera une trentaine de millions d'euros d'économies en année pleine. Avec moins de la moitié des 27 millions de foyers français abonnés à une offre de TV payante, Bertrand Meheut assure qu'il reste des marges de progression pour son groupe.Universal Music Group (UMG) : la transition numérique pèse sur l'activitéLes ventes d'Universal Music, déjà en baisse de 5 % au 1er semestre 2009,ont fini 2009 en recul de 6,2 %. La distribution de la musique sur les réseaux numériques, en hausse de 8,4 %, ne compense toujours pas la chute du marché du CD. Les acquisitions passées dans l'édition musicale (BMG Publishing) ou les produits dérivés autour des artistes, avec la société Bravado, respectivement en croissance de 1,7 % et 24,6 % en 2009, ont toutefois amorti les difficultés du secteur. La première major mondiale du disque, qui a réduit ses coûts, génère encore plus d'un demi-milliard d'euros de profits, soit plus de 13 % de marge, quand ses rivales, EMI ou Warner, sont dans le rouge. Et prévoit encore une marge à deux chiffres en 2010.Activision : Call of duty porte les résultatsUn milliard de dollars de recettes, c'est ce qu'a déjà rapporté Call of Duty : Modern Warfare 2, le jeu le plus vendu de l'année. Ajoutés au succès du jeu massivement multijoueurs, World of Warcraft, dont le nombre d'abonnés a atteint 11,5 millions de personnes, Activision-Blizzard, racheté à 57 % par Vivendi en 2008, a enregistré l'an passé un chiffre d'affaires supérieur à 3 milliards d'euros (+ 45,3 %) pour un résultat opérationnel de 484 millions d'euros. Pour 2010, le groupe table sur un bénéfice opérationnel d'au moins 600 millions d'euros.

latribune.fr

01 Mars 2010, 23:18

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