Les entreprises américaines s'alarment du coût du plan santé

La réforme de la santé promulguée par Barack Obama est loin de faire l'unanimité parmi les grandes entreprises américaines. Depuis son adoption par le Congrès, des fleurons de l'industrie et des télécoms se sont empressés d'informer le gendarme des marchés boursiers (SEC) qu'ils allaient être contraints de passer des provisions liées à l'entrée en vigueur de la nouvelle loi. Ces sociétés préviennent qu'elles ne pourront bientôt plus déduire de leurs impôts une subvention fédérale, non imposable, leur permettant d'aider leurs employés retraités à acheter des médicaments prescrits. riposteAnalyste chez Credit Suisse, David Zion évalue l'ardoise collective pour les sociétés du S&P 500 à 4,5 milliards de dollars, rien qu'au premier trimestre 2010. Mais Ken Sperling, consultant chez Hewitt Associates, note qu'il s'agit d'une « charge fiscale, non payable en numéraire qui n'aura pas d'impact avant 2013 », bien que les sociétés peuvent alerter la SEC dès ce trimestre. Si le fabricant d'engins de chantier Caterpillar et le conglomérat 3M estiment que la fin de cette déduction leur coûtera entre 30 et 150 millions par an, nul ne s'est montré si inquiet que AT&Tmp;T, le premier opérateur de télécoms du pays. Le groupe va passer une provision de 1 milliard de dollars au premier trimestre et a indiqué que « compte tenu de cette législation », il n'écartait pas de réévaluer les « avantages offerts en matière de santé à (ses) employés actifs et (ses) retraités ». Le conglomérat General Electric a en revanche informé qu'il n'anticipait pas de passer de provision du fait de la réforme.Depuis ce week-end, Valerie Jarrett, conseillère de Barack Obama, organise la riposte. « Ce que les entreprises provisionneront ne sera rien par rapport aux bénéfices financiers de la réforme de l'assurance santé qui réduira substantiellement leurs coûts», a-t-elle assuré sur la chaîne ABC. à la Chambre des représentants, les démocrates Henry Waxman et Bart Stupak ont convoqué le 21 avril les patrons ayant annoncé des provisions pour qu'ils apportent la preuve tangible de ce préjudice alors que le Bureau du budget du Congrès (CBO) a estimé que les primes d'assurance des entreprises de plus de 50 employés diminueraient de 3 % à partir de 2016. « fiscalement avantageux »Les économistes de Wall Street estiment généralement que les PME seront les principales bénéficiaires de la réforme. Chez Goldman Sachs, Alec Phillips anticipe une « réduction nette d'environ 4 % des coûts de la main d'oeuvre des plus petites entreprises » et estime que la refonte sera « généralement neutre », pour les grandes entreprises cofinançant déjà la couverture de leurs employés. Ken Sperling, d'Hewitt Associates, estime qu'à partir de 2014, peu de grandes entreprises choisiront de payer une pénalité de 2.000 dollars par employé plutôt que de renoncer à financer leur couverture, comme le permettra alors la loi. « C'est un bénéfice apporté aux salariés, fiscalement avantageux pour les employeurs et assurant une bonne productivité car les effectifs sont en meilleure sant頻, remarque le spécialiste de la santé. De plus, à partir de 2017, les grandes entreprises pourront rejoindre les Bourses aux primes d'assurances dont bénéficieront les PME dès 2014. à cette échance, lorsque s'assurer deviendra obligatoire pour la plupart des Américains, mais aussi plus facile grâce à des subventions et des crédits d'impôts accordées aux sociétés, l'économiste Alec Phillips affirme que la réforme stimulera la mobilité des employés qui ne craindront plus désormais de perdre leur assurance en changeant de job. n.
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