Plan de la dernière chance pour Presstalis, les messageries de presse

Le rapport au Premier ministre de Bruno Mettling sur Presstalis, ex-NMPP, le principal distributeur de la presse qui traverse la plus grave crise financière de son histoire, est ambitieux. Mais 125 millions d'euros seraient nécessaires pour remettre sur pied la société, menacée « de cessation de paiement » en juin, selon le ministre de la Communication Frédéric Mitterrand.« Il y a urgence et, accord ou pas, une décision doit être prise dans les 15 jours» insiste-t-on dans l'entourage de Bruno Mettling car « l'entreprise est au plus mal ». Le point noir de la messagerie étant son compte d'exploitation (40 millions de déficit en 2009), 55 millions seront consacrés à la reconstitution des fonds propres, ce qui permettra à Presstalis de « repartir » avec 5 millions d'euros en caisse. 20 millions iront au comblement des pertes 2010 et le reste permettra notamment de financer un volet social.Reste à trouver ces 125 millions d'euros. En vendant des actifs (notamment à l'étranger), Presstalis pourrait récupérer 35 millions d'euros. L'Etat apporterait une aide exceptionnelle à la restructuration de 20 millions d'euros. Enfin aux éditeurs de trouver les 70 millions d'euros restants. Nombreux sont ceux à estimer que Lagardèrerave;re doit restituer à Presstalis les 49 millions d'euros perçus de redevance pendant les années fastes. Mais le groupe qui, à ce jour est opérateur et actionnaire de 49% de Presstalis, ne l'entend pas de cette manière. Les 21 millions restants pourraient être trouvés via une augmentation de capital à laquelle tous les éditeurs participeraient.Pour Bruno Mettling, la gouvernance actuelle avec ses 8 coopératives et son directeur général nommé par Hachette (Lagardèrerave;re) dont il est le salarié, n'est pas tenable. Il prône la nomination d'un PDG par le conseil d'administration, la création de deux coopératives (magazine et quotidien). Le rapport s'attaque frontalement à l'épineux problème de la SPPS (Société de presse Paris service) qui couvre Paris et la proche banlieue. Avec 30 millions d'euros de déficit, c'est la branche malade de Presstalis. La SPPS sera totalement réorganisée, voire fermée selon certaines sources. Concernant les quotidiens, le rapport prône une augmentation des barèmes qui sera compensée par une aide exceptionnelle de 18 millions d'euros contre 11 millions d'euros les années précédentes. Sandrine Bajos
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