Les jeux en ligne en piste pour la Coupe du monde de football

Le 11 juin prochain, les Français devraient parier légalement sur Internet sur le score de l'Equipe de France qui rencontre l'Uruguay en Afrique du Sud, pour son premier match de la Coupe du monde de football. A l'issue de trois jours de débats houleux, les députés devaient apporter tard dans la nuit de jeudi un vote conforme au texte de loi sur l'ouverture des paris en ligne, discuté en deuxième lecture. Ce vote conforme, qui consiste à valider sans changer une virgule le texte entériné par la précédente chambre, était le seul moyen d'éviter un nouvel examen par les sénateurs, qui hypotéquerait définitivement l'ouverture des paris sportifs en ligne et du poker pour la Coupe du Monde de football. Les jeux de hasard (bingo, roulette) et dans le réseau physique restent sous le monolope de la Française des jeux et du PMU. Le vote solennel est prévu le 6 avril. Un recours devant le conseil constitutionnel, de nature à retarder le calendrier, est encore possible.Malgré l'unité manifestée par la majorité qui n'a (à deux ou trois exception près) pas déposé d'amendement, la partie a bien failli tourner au vinaigre pour le gouvernement. Pour faire voter le rejet du texte, la gauche a tenté de rameuter mardi en catimini les députés cachés derrière l'Hémicycle. Mais le nouveau ministre du Budget François Baroin, chargé de terminer la mission de son prédécesseur, Eric Woerth, a demandé une suspension de séance échappant au piège, dans lequel était tombée l'ancienne ministre de la Culture Christine Albanel lors de la loi anti-piratage (Hadopi). « Procédé ridicule »« Vous avez utilisé un procédé ridicule, en cachant vos troupes derrière le rideau, à l'extérieur de l'hémicycle», s'est emporté le rapporteur du texte Jean-François Lamour (UMP). L'incident n'a pas empêché l'opposition de défendre bec et ongles quelques 200 amendements et de jouer la montre en appelant systématiquement le vote par scrutin public. «Nous poursuivrons les discussions toute la nuit s'il le faut», déclarait jeudi en fin d'après-midi François Baroin alors que la discussion avait des heures de retard. Symbole des principales attaques de la gauche, Stéphane Courbit, actionnaire de Mangas Gaming (Betclic), et dont l'hypothèse de la reprise prochaine de France Télévisions Publicité alimente déjà la polémique. « Dès l'été 2007, quelques semaines à peine après l'élection de M. Sarkozy et le dîner au Fouquet's auquel il était convié, M. Courbit envisageait d'investir dans le secteur des jeux en ligne», a indiqué André Chassaigne (PC), sous-entendant que l'ouverture du marché était programmée pour quelques proches du président de la République. Le Parti socialiste a dénoncé une loi «d'amnistie», qui légalise l'activité d'opérateurs installés depuis un moment sur le sol français, à l'image de Betclic, de Bwin ou d'Unibet. François Baroin a promis qu'une fois les décrets publiés, ses services seraient «intraitables, bien avant la Coupe du Monde. L'Arjel [la future autorité de régulation] aura toute latitude pour saisir la justice». Reste à savoir quelle sera la politique de l'Arjel, qui sera chargée d'examiner les demandes de licences d'opérateurs de facto dans l'illégalité.
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