Xavier Bertrand veut changer le directeur de Pôle emploi

Christian Charpy, qui a été chargé de la création de Pôle emploi, né la fusion des Assedic et de l'ANPE en janvier 2009, ne se succédera pas à lui-même à la fin de l'année. C'est le ministre du Travail et de l'emploi, Xavier Bertrand, qui l'a annoncé ce week-end, dans un entretien au « Figaro ». « À nouvelle feuille de route, nouvelle direction », affirme-t-il. Même si la décision de débarquer l'actuel directeur de Pôle emploi relève du conseil d'administration de cet organisme, le ministre du Travail assume de prendre la responsabilité de cette annonce, ce qui n'a pas manqué d'agacer les leaders syndicaux ce week-end, François Chérèque le premier.« Nouvelle feuille de route »Xavier Bertrand, qui se montre soudainement très critique à l'égard de la gestion actuelle de Pôle emploi, veut, de fait, en changer sensiblement le fonctionnement. Il dénonce une trop grande centralisation de l'organisme - même si, admet-il, elle était nécessaire au moment de la fusion -, un manque d'autonomie des conseillers, qui doivent souvent attendre de longues semaines avant d'obtenir le déblocage de crédits en vue de la formation d'un chômeur, la lourdeur et la rigidité de l'informatique. Ainsi, aujourd'hui, explique-t-il, le système informatique ne permet au demandeur d'emploi de postuler qu'à deux profils de poste, alors que les changements de secteurs et réorientations sont de plus en plus nombreux. Tous ces blocages devraient être levés, estime le ministre du Travail, qui voit dans la « nouvelle feuille de route » qu'il entend donner à Pôle emploi, le moyen d'accélérer la baisse du chômage, constatée ces deux derniers mois.Au-delà de la gestion d'organismes sous sa tutelle, Xavier Bertrand veut ainsi montrer, à moins d'un an de l'élection présidentielle, que le gouvernement ne reste pas inactif sur le front de l'emploi. Il promet un taux de chômage inférieur à 9 % de la population active pour la fin de l'année (contre 9,2 % fin 2010, en France métropolitaine), et veut accréditer l'idée que ce résultat serait obtenu, pour une bonne part, grâce à sa politique.Cette baisse du chômage, somme toute symbolique, sera-t-elle mise au crédit du candidat Sarkozy ? Les attentes se portent aujourd'hui, beaucoup sur le pouvoir d'achat, et la question de la précarité, qui frappe notamment les jeunes. Bref, les Français veulent de « bons jobs », stables et bien payés. I. B. et I. M.
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