La rage au coeur

José Maria vit et travaille à Madrid dans la construction. Fraîchement immigré, sa situation est précaire, il loue un lit miteux dans un foyer de travailleurs, et tolère difficilement les provocations de son employeur. Rosa, elle aussi immigrée, sert une famille aisée, au sein de laquelle elle n'a pas de place si ce n'est celle de témoin muet de leurs turpitudes. Ensemble ils vivent un amour clandestin et discret, mais sincère, à l'abri des regards et du manque de considération.Le jour où José Maria, par accident, se rend coupable d'un meurtre, il file se cacher dans la maison où travaille sa compagne, sans l'en informer. Il trouve refuge dans les combles depuis lesquelles il assiste impuissant aux drames qui se nouent autour de son aimée. Les murs de la maison sont les seuls témoins de la décrépitude de ce pauvre hère. Soupçonneux, il entend tout et voit tout mais sa capacité d'action est celle d'un spectre qui hante les lieux. Physiquement, la métamorphose est frappante : son regard se fige, ses joues se creusent. La rage en lui grandit, tandis qu'elle attend son retour, impassiblement. entre thriller et mélodrameAvec « Rabia », Sebastian Cordero signe un film à mi-chemin entre le thriller angoissant, du fait de cet homme imprévisible tapi dans la pénombre, et le mélodrame, avec cette jeune femme belle comme le jour qui malgré la perversité de ses maîtres songe à son amour égaré. Sa caméra va de l'un à l'autre, parfois littéralement, dans des plans séquences vertigineux. La critique sociale n'est jamais loin. Cette famille bourgeoise cultive des tares dont Rosa la servante fait les frais, elle, pourtant si simple et placide. Elle suscite malgré elle le désir, la jalousie ou la compassion. à son égard pourtant, l'indifférence est générale. Mais sous le même toit, son amant d'un jour meurt à petit feu de ne pouvoir l'approcher, la toucher... Alors qu'elle souffre en silence, lui frôle les murs pour l'observer à la dérobée. Le parallèle entre ces deux destins confère au film son atmosphère sombre et lancinante. Charles Faugero
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