La volatilité promet des marchés en dents de scie

Le fort ressac des indices boursiers depuis leurs plus haut de fin avril était écrit. Pas dans une boule de cristal mais dans les courbes de volatilité. Le 16 avril dernier, l'indice VIX, le baromètre de la peur de Wall Sreet, remontait brusquement de 15,89 à 18,36 % en une séance. Sept jours plus tard, le S&P 500 amorçait une chute qui allait durer cinq semaines et dépasser les 10 %. De même, 5 jours avant que la Bourse de Paris retombe à un plus bas annuel de 3.331,29 points, le VIX culminait à 45,79 %, un pic depuis début janvier. Entretemps, même s'il s'est un peu détendu, l'indice a repris le chemin de la hausse au cours de la semaine écoulé pour s'établir désormais au-dessus de 30 %. Que signifie un tel niveau ? Faut-il voir dans ce regain de nervosité une menace pour les marchés actions ? « Ces niveaux de volatilité se rapprochent de ceux de l'époque des scandales financiers de 2002, à l'issue desquels le VIX était même monté jusqu'à 40 % » glisse Vincent Bonnamy, gérant chez CPR. étroitesse des volumesEt d'ajouter : « on se pose beaucoup de questions sur la solidité du rebond des marchés actions entamé en mars 2009. Cette reprise se justifiait pour des raisons macroéconomiques (production industrielle et emploi US) et microéconomiques (bonne tenue des résultats des sociétés ). Mais depuis fin janvier/début février, le dossier grec a provoqué une nouvelle crise de confiance ». Pour Frédéric Buzaré, responsable de la Gestion Actions chez Dexia AM, les investisseurs sont pris en étau entre « un scénario de dette couplée à de la déflation et l'hypothèse d'une hyperinflation ». Selon lui, « les opérateurs ont peur et se couvrent. L'indice SKEW, qui reflète l'écart de prix entre un call et un put, est au plus haut ». L'étroitesse des volumes constatés sur les marchés actions, notamment à la Bourse de Paris, est d'ailleurs plutôt de nature à alimenter une certaine volatilité. Et cela devrait encore durer tant que les institutionnels continueront d'arbitrer en faveur du marché des obligations d'entreprises privées. En revanche, Vincent Bonnamy constate que les volumes sont plus nourris à la baisse qu'à la hausse. « D'un point de vue plus technique, 60 à 70 % des flux sont guidés par des systèmes algorithmiques qui se déclenchent lorsque des seuils sont atteints. Cela peut entraîner de fort décalages de cours » note de son côté Frédéric Buzaré. Et cela dans un contexte où « il peut-être difficile de s'y retrouver entre le brouillard de la dette publique et les interrogations sur la façon dont la Chine va gérer son risque de surchauffe ». En attendant, après avoir connu le pire mois de mai de son histoire, le CAC 40 entame juin dans la douleur. A l'image de son repli de 0,13 % ce lundi. Et tant que le VIX continuera de coter plus de 10 points au-dessus de sa moyenne historique, l'avenir des indices s'annonce en dents de scie. n
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