Libre-échange UE-US : comment retrouver la confiance après les révélations d'espionnage ?

Une semaine pour convaincre. Telle semble être la mission du Président américain après les \"révélations\" d\'Edward Snowden pubiées dans l\'hebdomadaire allemand Der Spiegel. L\'Union européenne a en effet sommé les Etats-Unis de s\'expliquer sur les pratiques d\'espionnage électronique et de mise sur écoute de plusieurs institutions européennes et ambassades. La technique n\'est pas nouvelle et pourtant elle semble émouvoir une partie de la classe politique, à quelques jours du lancement des négociations du plus grand accord de libre-échange jamais conclu. Nicole Briq ne pense pas comme Fleur PellerinSi Fleur Pellerin a estimé lundi sur BFM qu\'il ne fallait \"pas mélanger les sujets\", Nicole Bricq n\'est pas de cet avis. La ministre du Commerce extérieur estime quant à elle que Washington devra fournir une explication valable pour justifier d\'un apparent manque de confiance. \"La France attend et exige des explications. Il s\'agit d\'une affaire très sérieuse, les discussions vont durer plusieurs années. Cela n\'est donc pas possible s\'il n\'y a pas de confiance et s\'il y a des soupçons. Il s\'agit d\'un partenariat qui concernerait tout de même près de 40% du commerce mondial, c\'est bien supérieur à un simple accord de libre-échange. Il faut donc que les Etats-Unis nous donnent des garanties avant le début des négociation qui devaient commencer le 8 juillet\", nous a confié lundi Nicole Bricq.Il faut rétablir la confiance entre deux partenaires alliésUn point de vue qui fait écho à celui de la commissaire européenne à la Justice et aux droits fondamentaux, Viviane Reding, qui s\'est prononcée dimanche en faveur d\'un gel des négociations commerciales avec les Etats-Unis en attendant leurs explications. \"Entre partenaires, on n\'espionne pas!\", a-t-elle lancé dimanche au Luxembourg. \"On ne peut pas négocier sur un grand marché transatlantique s\'il y a le moindre doute que nos partenaires ciblent des écoutes vers les bureaux des négociateurs européens\", a estimé Viviane Reding, en réclamant que les Etats-Unis \"dissipent ces doutes très rapidement\".Un rapport de force politique pureUn détail tout de même: l\'économiste Bruno Jérôme ne peut s\'empêcher de s\'étonner que cette affaire de cybersurveillance \"sorte maintenant alors qu\'on le sait depuis longtemps\". \"C\'est la continuité du système Echelon\", analyse-t-il. Il paraît donc évident qu\'il ne s\'agit pas d\'un hasard. \"Lorsque cela coince du côté commercial, on va chercher du côté politique de quoi modifier le rapport de force\", poursuit l\'expert. Rappelons à cet égard que Barack Obama avait menacé la France de représailles massives si l\'exception culturelle ne faisait pas partie des négociations. L\'accord devenait en effet nettement moins intéressant pour les Américains sans l\'audiovisuel selon Bruno Jérôme. Le rapport de force ne semble-t-il pas avoir basculé en faveur de Bruxelles?Pour aller plus loin: pourquoi le libre-échange fait si peur? 
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