Compétitivité : les DRH ont des idées

Les directeurs des ressources humaines veulent être des acteurs actifs dans la lutte contre la crise. Ils souhaitent  installer la notion de compétitivité au cœur de leur action. D\'ailleurs, ce vendredi 29 juin, les Assises nationales de l\'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH qui regroupe environ 5.000 professionnels de la fonction) avaient pour thème \"le DRH et les enjeux de la compétitivité\". Une réunion qui s\'est tenue en présence de Michel Sapin, ministre du Travail. L\'occasion pour Jean-Christophe Sciberas, président de l\'ANDRH, de lui présenter les propositions de l\'association pour améliorer la compétitivité. Certaines risquent de faire du bruit.Une instance unique de représentation du personnelS\'agissant du dialogue social, l\'ANDRH propose la création d\'une instance unique de concertation et de négociation, dénommée \"instance unique de représentation du personnel\" (IURP). Celle-ci viendrait remplacer les actuels délégués du personnel (DP) , comité d\'entreprise (CE), comité hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT). Pour les DRH,  il devient urgent de simplifier les règles en vigueur  qui se caractérisent par \"un empilement successif d\'instances (...) ce qui rend le dispositif d\'une extraordinaire complexité et entraîne une dispersion d\'énergie\". Cette IURP se réunirait tous les mois, elle serait habilitée à aborder les domaines couverts par les différentes instances actuelles : réclamations individuelles et collectives ; questions d\'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, information-consultation sur les projets économiques et sociaux ; préparation des négociations collectives. Cette instance serait élue par les salariés et une liste \"non syndiquée\" pourrait avoir des élus dès lors qu\'elle recueille au moins 10% des voix.Actuellement, depuis une loi de 1993, une \"institution unique du personnel\" peut-être décidée, par accord avec les syndicats, dans les seules entreprises de moins de 250 salariés.Repenser la gestion des jours fériésUne autre proposition novatrice de l\'ANDRH concerne la gestion des jours fériés. L\'association constate que \"face à l\'indéniable montée du fait religieux, il importe que le monde du travail reste neutre (...). Six jour fériés par an sont d\'origine chrétienne. Aussi, lorsque les fêtes religieuses des autres confessions arrivent, les salariés relevant de celles-ci ont tendance à demander des autorisations d\'absence\". L\'ANDRH propose de conserver comme jours fériés : Noël, le lundi de Pâques et la Toussant. Les trois jours fériés \" chrétiens\"restant (jeudi de l\'Ascension, lundi de Pentecôte et l\'Assomption) seraient en revanche  \"banalisés\"  et pourraient donc être pris par les salariés à leur convenance ou à celle de l\'entreprise. Les salariés pourraient donc positionner ces trois jours librement. Ce qui signifie que ceux qui souhaitent les utiliser lors des fêtes de leur religion pourraient le faire. Pour les DRH, cette idée favoriserait le sentiment d\'équité et permettrait de davantage utiliser les outils de production ou d\'élargir les temps des prestations travaillées.Le recours au referendumPar ailleurs, autre proposition \"choc\", si l\'ANDRH reconnaît la place prépondérante que doit jouer la négociation collective d\'entreprise, en cas de blocage, cependant, \"s\'il y a impossibilité de parvenir à un accord\", l\'entreprise doit pouvoir  \"recourir au referendum auprès des salariés, sur la base de la dernière proposition de l\'entreprise. Cette pratique interviendrait automatiquement après un certain délai\". Consciente que ce mécanisme passera mal - la conclusion et la signature d\'un accord n\'ont rien d\'obligatoire - l\'ANDRH se défend d\'avance en estimant que \"ce dispositif supplétif incitera fortement, comme en Allemagne, les syndicats à établir un accord\". Actuellement, le recours au referendum n\'est prévu que pour certains sujets précis.Des idées certainement jugées iconoclastes mais qui seront peut-être évoquées lors de la conférence sociale des 9 et 10 juillet, le gouvernement affichant la volonté de faire évoluer les relations sociales pour améliorer le fonctionnement des entreprises. 
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