Qui veut la peau de la Vuvuzela ?

La Vuvuzela ne sera pas interdite de stade, a martelé Sepp Blatter le président de la Fifa au début du Mondial, rappelant qu'il s'agissait là d'une « tradition africaine ». De leur côté, diffuseurs, et sélectionneurs insistent pour obtenir son interdiction pendant les matches, irrités par le vombrissement sourd et continu de ces trompes en plastique. L'année dernière déjà, pendant la Coupe des Confédérations en Afrique du Sud, Vicente del Bosque, le sélectionneur espagnol, était monté au créneau. Cette année, l'attaquant espagnol David Villa a estimé qu'il était « impossible de communiquer sur le terrain avec un coéquipier s'il se trouve à plus de dix mètres » et l'argentin Lionel Messi les trouve quant à lui « insupportables ». Difficile en effet de rester insensible au bruit de ce cor traditionnel, qui peut atteindre jusqu'à 130 décibels, soit davantage qu'un avion au décollage (120 db). Et lorsque tout le public d'un stade comme celui de Durban, qui peut contenir 94.000 personnes, joue de concert, alors le fond sonore se résume à un bourdonnement continu - surprenant si l'on n'est pas habitué - tant dans les gradins que devant sa télévision. Pour répondre à la grogne des téléspectateurs en France, Canal Plus a signé avec la jeune société Audionamix un contrat d'exclusivité pour le filtrage de certaines sources sonores, en l'occurrence le grondement des vuvuzelas (« La Tribune » du 18 juin). instrument de culte Interdire la vente de Vuvuzelas pendant la Coupe du monde, c'est également ce qu'ont tenté d'obtenir devant la justice les fidèles du culte Shembe en Afrique du Sud. L'église baptiste s'oppose à l'usage par les supporters de ce qu'ils considèrent comme un instrument de culte. l'Eglise fondée par Isaïa Shembe puise ses racines dans la culture zouloue et jouit à ce titre d'un respect certain dans le Kwazulu Natal, la région de Durban à l'Est du pays. Mais la vuvuzela a déjà échappé au contrôle des Sud Africains, puisque 90 % de ces cornes en plastique sont désormais produites en Chine selon le quotidien chinois « Global Times ». Des millions d'unités sont exportées vers l'Afrique du Sud, où le prix a de ce fait chuté, de 60 rand en moyenne (6 euros) à 30 rand (3 euros) aujourd'hui. Anticipant une forte demande en France, notamment de la part des manifestants, des grossistes sont déjà sur les rangs et les mettent en vente sur Internet à 10 euros. Dommage pour ceux qu'exaspèrent les bruyantes trompettes : ils n'ont pas fini de les entendre. Charles Faugeron
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