Vinci et Eiffage sont rattrapés par le ralentissement économique

BTPLa crise a rattrapé les majors du BTP. « Le coup de frein a été plus brutal que nous ne l'avions anticip頻, a admis le PDG d'Eiffage, Jean-François Roverato, qui s'est dit « incapable, vu les incertitudes, de donner une tendance [de résultat] pour 2009 » mais a revu son chiffre d'affaires de 2 % à la baisse. Au premier semestre, le bénéfice net d'Eiffage a été divisé par près de trois et la contribution des concessions autoroutières au résultat opérationnel est revenue de 340 à 318 millions d'euros. Ce qui a valu à Eiffage une raclée en Bourse (? 9,30 % à 44,95 euros). Vinci, de son côté, a vu son chiffre d'affaires se replier de 3,6 %, son résultat opérationnel de 7,1 % et son résultat net, part du groupe, de 5,8 %. Mais le maintien de la marge opérationnelle dans les concessions qui génèrent 63 % du résultat d'exploitation et plus encore, le rachat de la société d'ingénierie électrique Cegelec ont visiblement apaisé le marché, le titre étant resté étale.guerre des prixCette crise est sans commune mesure avec celle que le secteur avait traversée de 1991 à 1996. Mais elle est très inégale selon les branches d'activité. Une guerre des prix sévit dans les métiers de la route. Les services à l'énergie souffrent, pour leur part, de l'atonie du secteur industriel. « Les usines ont stoppé toute opération d'optimisation ou de maintenance », note le directeur général de Vinci, Xavier Huillard. À l'inverse, dans la construction, « la vraie crise ne s'est pas encore déclenchée », prévient Jean-François Roverato. La phase septembre 2010 à juin 2011 sera difficile, les grands projets devant ensuite susciter un rebond.La crise a, en revanche, affecté le trafic poids lourds sur les autoroutes qui accuse, sur huit mois à fin août, un recul marqué (? 12,8 % sur ASF, Escota et Cofiroute ; ?15 % sur APRR). Vinci précise que le trafic véhicules légers s'est redressé cet été et assure qu'il « tiendra » ses marges brutes d'exploitation sur ses autoroutes ; Eiffage relève qu'APRR affiche une marge supérieure à celle qui était la sienne lors de sa privatisation (67,7 % contre 62 %). « Il reste que les autoroutes ne sont pas une aussi bonne affaire que ces groupes ne l'attendaient, martèle un banquier : 2009 a marqué un coup d'arrêt à la croissance du trafic ; les nouvelles économies liées à l'automatisation des péages vont être difficiles à trouver et les coûts de refinancement des autoroutes ont explosé. » Sophie Sanchez
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