Le voyageur chinois, nouvelle vache à lait d'Aéroports de Paris

Le nombre de voyageurs dans les aéroports parisiens de Roissy et d\'Orly  a à peine progressé de 0,5% au cours des six premiers mois de l\'année. Mais chaque passager dépense toujours plus dans les boutiques d\'Aéroports de Paris, dont la surface commerciale est deux fois plus importante que celle du Bon Marché et 50% plus grande que celle du Printemps Haussmann.Le chiffre d\'affaires par passager est de 17,6 eurosLe chiffre d\'affaires par passager a en effet bondi au premier semestre de 8,5% par rapport à la même période de l\'année dernière, à 17,6 euros. Cette performance provient notamment de la contribution des nouvelles surfaces commerciales qui ont accompagné l\'ouverture en 2012 à Roissy du satellite S4 au terminal 2E et de la jonction des terminaux 2A et 2C. Dans ces « mini grand magasins », dont l\'organisation a été pensée pour faciliter les achats, chaque passager dépense plus de 40 euros. Cette performance provient également de la hausse du trafic originaire des BRICS (+5,6%), notamment de Russie (+14%) et de Chine (+8,9%). Une clientèle souvent fortunée, attirée par les produits de luxe français. Chaque Chinois dépense aujourd\'hui en moyenne 100 euros, une quinzaine d\'euros de plus qu\'en 2011 (86,5 euros). Les Russes arrivent en deuxième position avec 80 euros dépensés en moyenne (78 euros en 2011). En 2011, les passagers des BRICS ne représentaient que 4,5% du trafic d\'ADP, mais 16,5% du chiffre d\'affaires des commerces (en zone réservée). Modèle économique efficaceCes dépenses profitent à Aéroports de Paris. Le modèle économique de l\'activité des commerces repose sur celui des concessions (ADP perçoit des redevances sur le chiffre d\'affaires du concessionnaire) complété par des coentreprises détenues à 50-50 entre ADP et un partenaire sur des activités stratégiques. C\'est le cas de SDA avec la société Aelia dans les alcools, le tabac, les parfums et la gastronomie. Le système des concessions permet de limiter la prise de risque et les coûts (pas de personnel, peu d\'investissements). Celui des JV permet quant à lui de capter une partie de la marge.Un tiers du chiffre d\'affaires, 75% du résultat opérationnelRésultat, les commerces sont une véritable vache à lait. Ce sont eux qui tirent les bénéfices du groupe. Avec un chiffre d\'affaires de 472 millions d\'euros au premier semestre (+7,4%), les commerces et services constituent plus du tiers de l\'activité d\'ADP (1,346 milliard d\'euros). Mais ils représentent plus de la moitié de l\'ebitda (261 millions, +5,6% sur 487 millions au global) et  74,5% du résultat opérationnel courant (213 millions sur 286 millions).Objectif :19 euros de chiffre d\'affaires par passager en 2015Initié seulement avec l\'introduction en Bourse d\'ADP en 2006, le développement de commerces a permis au gestionnaire des aéroports parisiens de rattraper une grande partie de son retard par rapport  à Londres Heathrow et Amsterdam-Schiphol. L\'effort continue. Fin 2013, 15 nouveaux points de vente auront ouvert dans la jonction A/C de Roissy 2 et 21 au terminal 2E. L\'objectif est d\'atteindre un chiffre d\'affaires de 19 euros par passager en 2015. Pour mémoire, il n\'atteignait pas 10 euros en 2006. Fortement focalisé sur le luxe (Beauté, modes, accessoires, gastronomie), ADP entend aussi proposer une offre de moyenne gamme. Une grande surface de textile de gamme moyenne est notamment prévue à Orly. 
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