En six mois, les profits du CAC 40 se sont nettement regonflés

Fin de saison. En publiant ses résultats, Vivendi a clôturé mercredi le bal des semestriels. Avec un profit net part du groupe en hausse de 6,6 % à 1,26 milliard d'euros (page 25), le géant français des médias a de quoi être satisfait, même s'il est en réalité loin de la progression moyenne des bénéfices des sociétés du CAC 40. Car les profits des mastodontes de la cote ont fait un véritable bond en avant sur les six premiers mois de l'année. À 41,5 milliards d'euros, ils s'envolent de 87 % par rapport aux 22,2 milliards enregistrés l'an dernier sur la même période. Par rapport à la clôture des compte 2009, quelques changements sont intervenus au palmarès des plus gros profits du CAC 40. Ainsi Total retrouve-t-il sa place de premier de la classe avec des bénéfices de 5,7 milliards d'euros, suivi par BNP Paribas et ses 4,38 milliards. Sanofi, de son côté, est rétrogradé à la cinquième place de ce classement avec 3,4 milliards d'euros alors qu'il était parvenu l'an dernier à faire tomber l'indéboulonnable pétrolier français de son piédestal en lui ravissant la première place. Enfin, avec des bénéfices respectifs de 3,7 milliards et 3,5 milliards, France Télécom et GDF Suez se classent respectivement troisième et quatrième à mi-parcours de l'exercice en cours. Côté variation, la palme revient à Saint-Gobain qui voit son résultat net bondir de 320 %. Même tendance pour Suez Environnement, PPR, Schneider Electric et Crédit Agricole dont les bénéfices semestriels ont plus que doublé d'une année sur l'autre. Reste que le premier semestre n'a pas été porteur pour tout le monde si l'on sait que des groupes comme EADS, EDF et Vallourec enregistrent des baisses comprises entre 40 et 50 %. Mais la tendance générale est à la hausse. À la très forte hausse même?! Un phénomène qui s'explique par un effet de base très favorable par rapport au premier semestre 2009 où le ralentissement économique consécutif à la crise financière avait alors atteint son paroxysme. Mais au-delà du bond, le montant n'en reste pas moins important avec des bénéfices qui, en six mois, ont été regonflés de telle manière qu'ils ne sont qu'à 7 milliards de ceux enregistrés sur la totalité de 2009. Même si le second semestre ne s'annonce pas aussi réjouissant que le premier, l'hypothèse d'une projection des bénéfices à 80 milliards d'euros à la fin de l'année semble pour le moins envisageable. Seulement deux ans après la crise et alors que la conjoncture en Occident semble grippée, les sociétés du CAC 40 ne seraient là qu'à quelques encablures de leur record historique de 100 milliards d'euros de bénéfices atteint en 2007. Cette santé de fer est pourtant loin de se refléter dans les performances boursières, au terme des deux tiers de l'année. Grâce au rebond de mercredi (page 24), le CAC 40 a désormais ramené à 8 % son recul depuis le début de l'année. Mais le constat est là. Malgré ces bons résultats qui ont soutenu l'indice en juillet, le marché porte encore les stigmates de la crise grecque. Plus généralement, quand elles ne sont pas en proie au risque politique, les places financières sont, depuis le début de l'année, aux mains des indicateurs macroéconomiques qui n'offrent qu'une visibilité réduite. Au-delà des effets d'aubaine liés aux plans de relance et au restockage, il apparaît de plus en plus probable que l'économie américaine tourne sur un nouveau rythme de croissance proche de celui de l'Europe. Face à cette atonie économique en Occident, rien de surprenant à voir les plus internationales des sociétés du CAC 40 tels PPR, EADS, LVMH, Essilor et Michelin afficher les meilleurs performances depuis le début de l'année.
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