La crise?? Mais quelle crise?? Alors que l'IFA, la grande foire de l'électronique grand public ouvre ses portes à Berlin, du 3 au 8 septembre, les principaux acteurs ont été surpris par la vivacité du marché en Europe de l'Ouest. Selon les chiffres du cabinet GfK Temax, le premier semestre a été bon sur les principaux grands pays européens. Globalement, électronique grand public, petit et gros électro-ménager, appareils photo et télécoms progressent mais le climat est plus incertain sur les équipements de bureaux et l'informatique. Les ventes de télévisions ont été particulièrement bonnes, surtout en France avec l'impact du basculement progressif à la diffusion numérique de la télévision. « Le marché est largement plus dynamique que ce qui était prévu au départ, explique Alexandre Fourmond, directeur marketing de la branche électronique grand public de LG France. A fin juin, les chiffres du cabinet d'étude GfK donnent une augmentation de 27 % en écrans plats en volume alors qu'on attendait 15 %. En valeur, la variation est de + 7 % alors qu'elle était attendue à 0 %, voire - 2 % ». On devrait arriver à 9 millions de téléviseurs vendus en France sur 2010. Dans les régions françaises qui ont basculé vers la diffusion numérique, des pics d'augmentation de 500 % des ventes ont été observés.Alors que les constructeurs de télévisions ont programmé une offre conséquente pour la télévision en relief, le thème des écrans connectés refait surface. Même si on ne sait pas encore quel modèle économique émergera. Dans leurs rêves les plus fous, certains fabricants imaginent une télévision capable de fournir des services qui n'ont pas encore été inventés. Des services payants... qui permettraient aux fabricants de percevoir une petite commission. Panasonic veut ainsi permettre d'accéder à des films 3D en vidéo à la demande avec un partenaire. Faible coût des écrans plats Ces nouveaux téléviseurs connectés à Internet ne sont plus des boîtes passives mais intelligentes, capable d'être programmées à distance. « Au travers du portail que nous avons développé avec Orange, il est possible ?d'upgrader? la télévision pour lui fournir de nouveaux bouquets de services », souligne Alexandre Fourmond.Patrick Chardin, directeur général de Sharp France, est confiant sur la solidité du marché français car l'un des moteurs est « le faible coût d'un écran plat ». En moyenne, il faut compter 250 euros pour un écran de 22 pouces, 300 euros pour la même taille avec la technologie LED. Pour les tailles supérieures, on passe à 400 euros pour un 32 pouces et à 1.500 euros pour un 40 ou 46 pouces. « À cette surprise sur les prix s'ajoute une tendance au multiéquipement, note Patrick Chardin. Autrefois, l'appareil photo était un objet familial. Il est devenu personnel. C'est pareil pour la télévision ».Ce phénomène du multiéquipement est bienvenu pour les industriels même si seulement 60 % des foyers français sont équipés au moins d'un écran plat. Mais c'est au niveau de la production que les nuages s'amoncellent. Les prix des dalles LCD ont baissé de 10 % en août et Nomura anticipe une baisse de 10 % à 15 % en septembre. Les choses devraient s'améliorer avant Noël mais l'offre disponible devrait augmenter à partir du second semestre 2011 avec l'ouverture de plusieurs usines chinoises. Pour l'heure, la situation sur les grandes tailles est assez tendue, de même que sur les nouvelles technologies LED. Et sur ce segment, les fabricants gagnent de l'argent. Pascal Boulard

latribune.fr

01 Sept 2010, 23:38

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