LOGEMENTLes mises en garde hier du PDG de Kaufman & Broadroad, Guy Nafilyan, et de son alter ego pour Les Nouveaux Constructeurs, Olivier Mitterrand, sur la fragilité du marché du logement neuf, ne doivent pas être prises à la légère. Si elle connaît depuis début 2009 un net rebond, grâce au doublement du prêt à taux zéro et au dispositif de défiscalisation Scellier, la promotion immobilière reste affaiblie. « Cette année, seules 85.000 réservations de logements neufs [hors maisons individuelles et logements sociaux, Ndlr] sont attendues alors que 127.400 ventes avaient été enregistrées en 2007 », relève Guy Nafilyan. Une situation qui ne peut qu'aggraver le déficit de logements et peser sur l'emploi, la construction d'un logement générant 300 à 500 heures de travail dans le bâtiment. Les accédants traditionnels à la propriété, qui revendent un premier logement pour en acheter un second, n'ont effectué que 14.000 réservations à comparer à 47.000 en 2007.écouler à moindre prix « Le marché est incertain et hésitant », a confirmé le directeur général des Nouveaux Constructeurs, Guy Welsch, soulignant que si rebond il y a, c'est aussi en raison de la faiblesse de l'offre commerciale. Ainsi, seuls 9.400 logements neufs étaient proposés à la vente en Île-de-France au 30 juin contre 16.000 au 30 juin 2008. À tout le moins, les résultats des promoteurs se redressent. Kaufman & Broadroad a vu ses réservations en valeur progresser de 23 % au troisième trimestre (juin-août) de son exercice 2008-2009. Le fruit de sa nouvelle stratégie commerciale : écouler à moindre prix les logements conçus en 2007 devenus trop onéreux et commercialiser de nouveaux logements 10 % à 15 % moins chers. La marge brute s'est redressée (20 % pour les logements les plus récents contre 12,5 % pour les logements conçus en 2007). Ses comptes sont sortis du rouge avec un bénéfice de 600.000 euros au troisième trimestre, contre une perte de 27,5 millions au premier semestre. De même, Les Nouveaux Constructeurs a vu son chiffre d'affaires croître de 9,1 % à 255 millions d'euros au premier semestre et réduit sa perte nette (part du groupe) à 8,8 millions contre 18,3 millions un an plus tôt. L'état-major estime avoir circonscrit les risques en Espagne, où il a cédé des terrains et abandonné des programmes. Il entend aussi céder sa filiale allemande spécialisée dans la fabrication de maisons préfabriquées et se félicite du succès en France de ses premiers bâtiments basse consommation, en assurant que 10 % de son offre répond déjà à cette nouvelle norme.Sophie Sanchez

latribune.fr

02 Oct 2009, 1:48

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