Cisco mène l'offensive dans la vidéoconférence

Glouton, 130 acquisitions en vingt-cinq ans, Cisco n'avait encore jamais lancé d'OPA sur une société non américaine. Le projet de rachat du norvégien Tandberg est donc une grande première pour le groupe américain, numéro un mondial des équipements de réseau Internet (routeurs?). Amicale et soutenue par le conseil d'administration du norvégien, l'opération, d'un montant total de 2,96 milliards de dollars (2,2 milliards d'euros), permettra à Cisco d'utiliser une partie de son trésor de guerre (29 milliards de dollars), qu'il ne peut dépenser aux États-Unis sous peine d'acquitter d'importantes taxes. S'il aboutit et passe tous les obstacles réglementaires, le rachat de Tandberg permettra surtout à Cisco de renforcer sa présence sur les équipements de vidéoconférence, un marché appelé à fortement croître ces prochaines années et qui fait partie des priorités du « plombier d'Internet ».marge d'exploitationSelon Cisco, qui ne fournit pas de données plus précises, son chiffre d'affaires dans les systèmes et services de vidéoconférence a doublé lors du dernier exercice. Celui de Tandberg a fait de même en deux ans pour atteindre plus de 800 millions de dollars, avec une marge d'exploitation de 20 %. En début d'année, les analystes du cabinet Gartner avaient inscrit le secteur de la vidéoconférence dans leurs 10  « prédictions » de marché. Ils estiment que ces systèmes, qui permettent de tenir des réunions sans avoir à se déplacer, pourraient remplacer 2,1 millions de voyages aériens par an d'ici à 2012, soit un manque à gagner de 3,5 milliards de dollars pour les compagnies aériennes et l'industrie du voyage en général.Avec Tandberg, Cisco se renforce dans les équipements pour les entreprises moyennes, un segment sur lequel il était encore peu présent. « Nos produits ne présentent presque aucun chevauchement », a assuré hier John Chambers, le directeur général de Cisco, qui avait fait le déplacement en Norvège. Ensuite, en poussant auprès des clients les systèmes de vidéoconférence, Cisco espère récupérer plus tard des revenus supplémentaires en vendant les équipements nécessaires pour supporter la croissance du trafic de vidéos sur Internet. Sa première activité, en perte de vitesse depuis trois trimestres.contre-offre potentiellePour les analystes, l'opération a donc du sens. D'autant que la prime payée (11 % sur le dernier cours de l'action Tandberg) n'est pas excessive. Mais c'est peut-être là que le bât blesse. Des concurrents de Cisco pourraient être tentés de lancer une contre-offre, HP en tête. Présent dans les systèmes informatiques de collaboration, le groupe américain a prolongé l'an dernier son partenariat industriel et commercial avec Tandberg. Siemens, IBM, Ericsson ou Juniper étaient également cités comme des contre-attaquants potentiels. Hier, le cours de l'action du groupe norvégien évoluait d'ailleurs au-dessus du prix de 153,50 couronnes que Cisco est prêt à payer. Avec 35 milliards de dollars dans ses caisses, le groupe américain aurait les moyens de riposter. John Chambers a rappelé hier aux investisseurs que Cisco avait prévu d'être « agressif et actif » cette année en matière d'acquisitions. nLes systèmes de vidéoconférence pourraient remplacer 2,1 millions de voyages aériens par an d'ici à 2012, selon le cabinet Gartner.
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